Pro D2. Tarbes connaît la recetteLes Tarbais vont à Grenoble avec l'intention d'y faire de belles choses. Mais pour cela, il faudra y mettre les ingrédients qui conviennent. Réponse aux alentours de 20 h.«Etre forts sur les bases, ne rien lâcher, être disciplinés et réalistes. » La recette d'une possible victoire à l'extérieur est connue. C'est Maxime Santoni qui nous la livre, non sans se préserver d'un humour qui laisse entendre que de toutes les manières, rien n'est jamais simple. Pourtant, le valeureux seconde ligne tarbais rappelle que la méthode avait fonctionné à plein, la saison dernière, du côté du stade de la Méditerranée à Béziers. Certes.
Reste à mettre en musique toutes ces belles intentions et encore faut-il que l'équipe parvienne à jouer à l'unisson. Maxime rappelle également un élément qui prend tout son sens pour celui qui vit les matchs d'un peu loin. L'influence du public, une influence qui ne laisse jamais totalement indifférent l'arbitre et encore moins l'adversaire, à qui il arrive souvent de commettre des fautes plus que de raison.
C'est un fait, il semble être une spécificité française quand ailleurs, et notamment chez les Anglo-Saxons et les joueurs de l'hémisphère Sud, on semble en ignorer l'importance.
Philippe Bérot nous en avait touché deux mots dans ces colonnes, attestant de l'intérêt qu'il portait à ce phénomène, suggérant aux siens de faire leur propre évolution : « Parce qu'à part les vestiaires qui ne sont pas les mêmes, dites-moi un peu ce qui différencie une équipe d'une autre ? »
Poser la question, c'est y répondre, mais voilà. Le constat a la vie dure et rien ne semble changer. On se souvient de la lutte sans merci qu'avait livrée Pierre Berbizier à l'indiscipline, nous voici désormais dans un autre registre. Un qui ne manque pas d'attention, non plus, tant il est à l'origine de comportements plutôt incompréhensibles.
Une entame décisiveEn attendant, les Tarbais, qui souhaitent aller dans la continuité, notamment de cette première période contre Colomiers, les Tarbais, donc, ne cachent pas leurs ambitions. S'il n'est pas question d'affirmer qu'ils vaincront à Lesdiguières, ils souhaitent y faire un bon match de manière à y glaner quelques certitudes.
Le contexte ne peut pas mieux s'y prêter. En effet, suite à la prestation auscitaine désastreuse, selon les observateurs, la semaine a été agitée du côté des Isérois. Si Franck Corrihons prétend qu'il n'a pas été question de révolution, ni même de mesures à l'ancienne, on se doute que le coach attend de ses troupes qu'elles se reprennent en premier lieu au niveau de l'engagement physique.
Autant dire qu'il ne va pas falloir louper le coup d'envoi, ni même et surtout la première mêlée. À partir de là, on devrait avoir ce qui nous attend.
Les équipesTPR : Etcheverria; Bourgeois, Siale, Th. Loftus, Caujolle; (o) Teague, (m) Kopetzky; André, Lasserre (cap), Fourcade; Karele, Coetzer; Toetu, Anglade, Uys
Remplaçants: Hurou, Santoni, W. Loftus, Labarthe, Worthington, Duhen, Dupuy, Maumus
GRENOBLE: Garnier; Daunivucu, Trautmann, Lison, Oulouma ; (o) Dut, (m) Servien; Ollivier (cap), Best, Laurent; Koïta, Dry; Heke, Meynard, David
Remplaçants: Rasch, Campo, Choirat, Newman, Sève, Achahbar, Bruncher, Gegenbacher
Questions à... Maxime Santoni«On y va pour faire un grand match»Si on vous dit que l'équipe donne l'impression d'être inégale dans son engagement, vous répondez quoi ?
« Que dans l'engagement, on y a toujours été plus ou moins. Je me souviens du match de Lyon où j'étais à titre d'accompagnateur, eh bien, malgré le score, je n'ai pas vu un seul mec tricher. Quand on joue le haut de tableau, peut-être qu'on peut s'autoriser parfois quelques relâches. Mais nous, dans notre cas ? Non, on ne le peut pas. »
Comment expliquez-vous alors cette irrégularité ?
« On fait des erreurs, on manque des plaquages, peut-être qu'aussi on manque de maturité, que l'on n'a pas l'habitude de gérer dès lors que nous menons au score. À Bourg, par exemple, c'est davantage les Bressans qui entrent dans le match, que nous qui en sortons. Contre Colomiers, on a peut-être cru qu'on s'imposerait aisément. Là, peut-être qu'inconsciemment… »
On y revient. Facile à dire mais n'y a t-il pas quelqu'un pour remettre l'équipe dans le bon sens ?
« Richard (Apanui) a du charisme et il est écouté, mais ça ne suffit pas toujours. Et puis, l'an dernier, Patrick Furet était aussi écouté et pourtant personne n'a oublié la difficile saison que nous avons vécue. »
Quel regard portez-vous sur le groupe en terme de qualité ?
« Déjà, je pense qu'on a un meilleur banc que l'an dernier. Ensuite, je pense que les « étrangers » qui sont arrivés sont de bons joueurs. »
Face à Colomiers, la défense a bien fonctionné. C'est un secteur que vous travaillez plus qu'un autre ?
« La défense, c'est la base. Mais on bosse aussi ailleurs, comme sur le mouvement général. Tout dépend de la copie que l'on rend le week-end et des secteurs dont il nous semble qu'ils méritent plus d'attention. »
Dans quel état d'esprit allez-vous à Grenoble ? Comment faire pour s'y imposer ?
« On y va pour faire un grand match. La recette de ces matchs à l'extérieur, on la connaît. Il ne faut rien lâcher du début à la fin, ne pas faire de fautes, on sait que le public peut influencer l'arbitre et être hyperréaliste. C'est tout cela qui nous avait permis de nous imposer, l'an passé, à Béziers. Sur ce match, les Biterrois avaient eu 65 % des ballons… »
Source La Dépêche