Ce matin dans la dépêche:
Pro D2. Épreuve de force pour le FC Auch à TrélutLes
Auscitains ont voulu faire abstraction de la tourmente salariale dans
laquelle ils baignent depuis le début de la semaine pour se concentrer
sur la préparation du match capital de demain à Tarbes (15 h 15).Depuis l'école de rugby, Patrick Bosque connaît par cœur les confrontations Tarbes-Auch.. Photo DDM. Nedir Debbiche.
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«On
a d'abord un gros match à jouer à Tarbes, on verra lundi pour ces
histoires. On enverra un communiqué. » A la sortie de l'entraînement de
jeudi, Alexandre Ricaud, porte-parole du syndicat Provale, n'a pas
voulu s'appesantir sur la tourmente financière qui agite le FC Auch.
Tarbes d'abord, la baisse des salaires après.
Il apparaît que les Gersois ont une grosse envie d'aller s'imposer à
l'extérieur pour la première fois de la saison. Et si c'était à Tarbes,
dans un contexte aussi délicat, ils frapperaient un grand coup.
D'autant plus que l'ère du professionnalisme aidant, on a beau
expliquer de part et d'autre que les derbys sont devenus des matches
comme les autres, la saveur de la victoire chez le rival du comité
Armagnac-Bigorre reste incomparable. Pour s'en persuader, il n'y a qu'à
se remémorer la rencontre amicale de début de saison où les nerfs ont
été soumis à rude épreuve sur et hors du terrain tout au long du match.
Ce jour-là, David Pénalva, qui avait essuyé quelques réflexions sur ses
origines portugaises, avait rapidement craqué au point d'écoper d'un
carton rouge qui l'avait privé du premier match de championnat à Agen.
Tarbes s'était imposé 16 à 10 dans une rencontre âpre du trophée de
Bigorre où le seul enjeu était de se faire respecter.
C'est dire si demain, sur le coup de 15 h 15, et devant les caméras
de « France 3 », la tension risque de monter d'un cran et les coups de
sifflet de Patrick Péchambert supervisés à la loupe par Joël Dumé,
directeur technique national de l'arbitrage, dépêché à Maurice-Trélut
pour l'occasion. Estimant être victime des décisions des directeurs de
jeu, les Bigourdans ont fait monter la pression sur le sujet. Un
ingrédient supplémentaire qui pimentera un derby qui ne manque pourtant
pas de sel. Après deux échecs à domicile devant les ténors d'Aurillac
(15-16, 2e journée) et du Métro-Racing (16-23, 9e journée), les Tarbais
ne veulent plus s'incliner sur leur herbe. De leur côté, les Auscitains
attendent toujours le déclic venu de l'extérieur et savent mieux que
quiconque que le calendrier qui les attend pourrait très vite
ressembler à un chemin de croix. Après le déplacement à Tarbes, ils
recevront le Racing, iront à Albi et accueilleront Aurillac, les trois
premiers de l'actuel classement. Dans un contexte de crise économique
une spirale de défaites sportives ne ferait rien pour apaiser les
tensions. A l'inverse, des résultats positifs mettraient forcément un
baume sur les plaies.
Le Tarbes-Auch de demain s'inscrit donc dans un contexte propice à
déchaîner toutes les passions. De l'aveu de l'entraîneur en chef,
Pierre-Henry Broncan, les joueurs, qui s'entraîneront demain et ont été
laissés au repos hier, ont mis tous les atouts de leur côté dans la
préparation d'avant match. En milieu de semaine, le technicien gersois
a tenu à louer l'état d'esprit de sa troupe, qualifié « d'irréprochable
». Ce qui reste indispensable quand on a l'intention d'aller dicter sa
loi en terrain hostile.
Zoom. L'Auscitain a joué quatre saisons à Tarbes et a toujours connu les derbys entre les deux capitales du comité A.-B.Bosque : « C'est toujours
un match particulier »Les derbys armagnaco-bigourdans, ça le connaît. Au vrai, Patrick
Bosque y baigne dedans depuis qu'il a commencé le rugby, en catégorie
minipoussins, à Auch. « Le mot derby signifie beaucoup pour moi car ce
sont les deux seuls clubs dans lesquels j'ai évolué », commente
l'international à 7. Tout petit déjà, les confrontations avec les
Tarbais avaient une saveur particulière. « Il y avait de la concurrence
car Tarbes a toujours eu de bonnes équipes de jeunes. On jouait la
suprématie du comité Armagnac-Bigorre », explique-t-il. Mais si « Titi
» Bosque est un pur produit gersois, cela ne l'a pas empêché de faire
un petit break avec le club de son cœur pour filer vers Tarbes durant
quatre saisons. A sa charge, l'entraîneur tarbais n'était autre Roland
Pujo, « un Gersois de cœur », qui avait déjà coaché Patrick chez les
jeunes… à Auch ! A l'époque, le projet et les ambitions bigourdanes
avaient fini par le persuader d'effectuer les 73 km séparant les deux
villes. Il garde de cet interlude « de très fortes amitiés » avec
certains joueurs. Lors de ses confrontations avec les Auscitains, tout
s'est bien passé, même si ces rencontres ont toujours été un peu
spéciales pour lui. « Je jouais face à mes copains, mais nous étions
avant tout des amis, il y avait du respect entre nous », analyse t-il.
Car la notion de rivalité entre les deux clubs n'a que très rarement
franchi le palier des mauvais coups. Et au fil des ans, le nombre de
joueurs, pour lesquels cette rencontre entre Tarbes et Auch revêt une
saveur particulière, a diminué. « Si Nicolas Pagotto, Grégory Pattat ou
Thierry Lacourt étaient là, ils diraient que c'est un match très
important », dit Patrick Bosque.
Dimanche, l'arrière-ailier du FCAG foulera une nouvelle fois la
pelouse du stade Maurice-Trélut. Une fois de plus, serait-on tenté de
dire. Mais cela ne sera pas pour autant un match comme les autres. Non,
Tarbes-Auch, pour Bosque, reste toujours un match à part, « entre deux
entités très fortes du rugby ». « De plus, nous sommes très proches au
classement (Tarbes pointe à trois longueurs du FC Auch-Gers, ndlr). Et
l'entraîneur (Philippe Bérot, ndlr) a joué et a entraîné Auch. Alors
oui, ce sera un match particulier ».
Dans le rétro. Les rencontres devant Tarbes sont à l'avantage du FCAG.Les Auscitains mènent 8 à 2Les derbys entre Auscitains et Tarbais ont toujours fait des
étincelles, avec diverses fortunes pour les uns et les autres. On
retiendra que depuis le début de ce siècle les Gersois et les
Bigourdans se sont rencontrés à dix reprises et c'est Auch qui mène aux
points. De plus, durant cette période, les Auscitains se sont imposés à
quatre reprises au stade Maurice-Trélut alors que le TPR n'a obtenu
qu'une seule victoire en terre gersoise.
Saison 2001-2002 : FCAG 24-TPR 15 (23/09/2001) ; TPR 15- FCAG 6 (23/02/2002).
Saison 2002-2003 : FCAG 12- TPR 9 (30/11/2002) ; TPR 18- FCAG 21 (26/04/2003).
Saison 2003-2004 : TPR 16-FCAG 28 (18/10/2003) ; FCAG 18-TPR 17 (03/04/2004).
Saison 2005-2006 : FCAG 19-TPR 35 (03/09/2005) ; TPR 12-FCAG 18 (21/01/2006).
Saison 2006-2007 : TPR 21-FCAG 25 (02/12/2006) ; FCAG 31-TPR 0 (14/04/2007).
Pro D2. Tarbes: « On n'est pas récompensés »Philippe Bérot évoque son équipe, son jeu. Il la trouve en progrès mais encore à la recherche de plus de victoires.À
Albi, comme à Grenoble, les Tarbais ont montré qu'ils n'étaient pas si
loin des « ténors » de ce championnat. Il ne reste plus qu'à le
confirmer par des victoires. Photo E.C.
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Qui
mieux que Philippe Bérot peut évoquer ce match ? Pas grand monde, sans
doute. Dans des temps pas si lointains, quatre ou cinq ans, il nous
semble, le Lannemezanais avait conduit les destinées du FCA avant de
filer à Castres, puis Mont-de-Marsan et ce retour en Bigorre. Auch,
c'est aussi très particulier pour lui, vu que ses deux fistons, Erwan
et Axel, jouent respectivement avec l'équipe I (touché aux ischios, il
a dû déclarer forfait) et le second avec les cadets. Avec Philippe, on
a donc évoqué le FCA mais aussi et surtout le TPR, sans oublier un
sujet qui secoue actuellement le landerneau, celui de l'arbitrage.
Entretien.
Qu'est-ce qui retient particulièrement votre attention sur ce TPR actuel ?
Je sens que l'on progresse petit à petit et en même temps, je trouve
que nous ne sommes pas récompensés par rapport à l'investissement,
notamment lors des sorties à Grenoble et à Albi, mais aussi sur les
matchs du Racing-Métro et même celui d'Aurillac.
Aurillac ?
« Oui, comprenez. Quand je vois cette équipe qui est venue s'imposer
à Trélut en montant des chandelles toute la soirée et qu'elle occupe la
tête du championnat, ça me peine. Ça me peine, parce qu'à Tarbes, on a
une autre vision du jeu, un jeu plus complet que l'on essaye de mettre
en place… sans en avoir toujours les résultats. »
Pourquoi le TPR n'est pas récompensé de ses efforts ?
« Il y a, à mon sens, plusieurs paramètres. il y a nos carences
parfois liées à un manque de constance, une certaine indiscipline mais
aussi quelques difficultés à prendre les bonnes informations, un
secteur sur lequel nous travaillons beaucoup. Mais il y a aussi un
arbitrage qui ne favorise pas trop les équipes qui prônent la
continuité du jeu. Le jeu au sol est l'objet de toutes les
interprétations. »
On sait le sujet très sensible.
Ce qui m'ennuie, c'est qu'on fait des efforts pour adopter les
bonnes attitudes, selon les règles. Tous nos joueurs s'investissent
énormément mais il est décevant de voir qu'à la faveur d'une ou deux
prises de décision du corps arbitral en son entier, je dis bien en son
entier, tout peut être annulé. Alors, les causes sont multiples, on
pourrait en discuter des heures. Mais quand même ! Il faut savoir que
les coachs de la Pro D2 sont conviés à des réunions avec les arbitres
où seuls ceux qui arbitrent en Top 14 sont présents ! De fait, on ne
voit jamais les arbitres de Pro D2, sauf à la faveur des matchs. Et
quand on les voit, c'est toujours dans des situations un peu tendues.
Sachant que l'arbitrage en Pro D2 est différent de celui du Top 14 qui
demeure somme toute assez cohérent… »
Pour quelles raisons cet état de fait ?
Je ne sais pas. Mais ce n'est pas à moi que vous devez poser la question.
Vous évoquez par ailleurs les carences de votre équipe.
De manière générale, on se doit de rester fidèles à nos principes.
On a établi un référentiel commun, on doit s'y tenir et j'espère qu'à
terme, on en retirera les avantages. Reste qu'après, on a encore
quelques soucis. Face au Racing-Métro, on a commis 23 fautes directes,
uniquement sur la première période. C'est beaucoup trop !
Il y a aussi pas mal de positif. On sent cette équipe se mettre en ordre de marche. Qu'en retenez-vous d'essentiel ?
Les joueurs s'investissent beaucoup et on sent qu'ils ont envie de
réussir, ce qui est un paramètre moteur. Ils se donnent les moyens de
s'imposer et ça, bien entendu, c'est déterminant. Mais il y a aussi
parfois ce manque de constance sur 80 minutes. À Albi, on mène 12-6 à
la 63e et ce n'est pas le hasard. Et puis, on s'est arrêté de jouer et
on leur a rendu les ballons. La faute à une certaine inexpérience qui
fait toute la différence par rapport à un adversaire plus mature.
On le voit au fil des matchs, la défense est devenue une forte référence.
À Albi, on a manqué 9 % de plaquages, ce qui est peu. C'est bien
mais ce n'est pas pour autant qu'on délaisse les autres secteurs. C'est
capital si l'on veut garder une certaine constance dans le jeu en
général.
Venons-en à Auch. Que pensez-vous de cette équipe ?
C'est une équipe qui descend du Top 14 et qui a de l'expérience. De
plus, le club s'est renforcé en faisant venir un préparateur physique
de haut niveau. Je sais aussi qu'elle s'est imposée régulièrement à
Tarbes, ces dernières saisons. On va essayer de se hisser à leur niveau.
Leur situation extrasportive peut-elle jouer un rôle ?
Si les joueurs veulent être entendus, ils ont intérêt à ce que ça se
passe bien sur le terrain. Non, pour moi, aucun doute, ils vont
répondre présent : déjà qu'ils ne lâchent rien en temps habituel.
À l'extérieur, hormis à Colomiers et Oyonnax, ils ne se sont jamais sortis.
Un mot sur Erwan, votre fils qui sera absent.
« Je l'avais déjà rencontré quand il était au FCA et moi à
Mont-de-Marsan. Bon, là, il est blessé. C'est évidemment dommage pour
lui mais pour moi, c'est mieux. Ça sera moins compliqué à vivre. »