FCAG-TPR

Thomas Loftus, serial défenseur...T.P.R. Un homme dans le match.

Trois-quart centre, le poste, dans une équipe de rugby, qui engendre le rêve. C'est à cet endroit la deuxième charnière de l'attaque. C'est là que la décision prise par l'ouverture, deux pas et une passe plus en avant, bonifie le destin d'un ballon. L'ère du professionnalisme a modifié la morphologie des joueurs et la nature du poste. Mais à quel numéro ne demande-t-on pas plus dans le rugby moderne ? Les esthètes de tous âges larmoient sur une espèce en voie de disparition. Combien de fois entend-t-on : « On ne voit plus de jeu comme avant ». Ils ont sûrement en partie raison. Mais par le passé, il y avait toujours les gros bras pour gagner la première bataille. Puis la gent aux semelles ailées prenait le relais pour faire briller l'ovale. Les bases de jeu sont restées vraies.

Défenseur

Le centre plaquait tout au moins son vis-à-vis ou le porteur du ballon. Ce rôle-là est toujours dévolu au numéro 12 ou 13. Pas sur les mêmes axes. Samedi 10 octobre, 18 h 34, sur la terre gasconne du stade Jacques-Fouroux à Auch. Première mêlée du match FCAG-TPR. Introduction Anthony Salle-Canne. Le pack gersois digère l'ovale. Alexandre Ricaud s'en saisit et amorce une « 89 ». En quelques foulées, Thomas Lofthus est sur sa proie et la terrasse au sol. Le premier piston défensif bigourdan vient d'amorcer la pompe à refouler le rouge et le blanc mêlés. C'était un de ses objectifs de la soirée. Il l'atteindra plusieurs autres fois au cours des cinquante minutes de jeu qui lui seront octroyées. Seulement moins d'une heure parce qu'obligé de sortir à la suite d'un choc qui lui ôta toute sensation sur l'avant-bras droit.Combien de fois a-t-il fait mouche sur d'autres maillots « rouge et blanc » ? L'homme aime ce secteur de jeu et ne s'en défend pas. C'est le « physical » qui lui plaît. Traduisez : « le combat ». Et même quand il prend le ballon, c'est l'affrontement, le défi à l'autre et… les gros plaquages. ça tombe plutôt bien dans un système de jeu basé sur la rigueur défensive. « Le coach m'a confié des prérogatives dans le système de jeu défensif. Je tâche de bien y faire mon job », lâche-t-il. Clair non !

Passeur

Comme on aurait aimé voir l'une de ses passes ajustée à destination de Paul Dabrin.

On sentait bien là, à moins de 20 mètres de la ligne auscitaine, l'ailier tarbais capable de faire la décision et de rendre définitivement irréversible le résultat.

Dans les phases plus offensives, son but est « de casser la ligne adverse ».

Thomas Lofthus a pris le pas de son frère. Werner est arrivé en France deux ans avant. « Il m'a posé beaucoup de questions sur le rugby en France. Je lui ai dit que le niveau y était très bon. Il a eu une chance de venir. Il aime beaucoup et pense y rester le plus longtemps possible en France. Il se plaît dans le club tarbais. C'est la première fois, ici en France, que nous jouons ensemble. Auparavant, il était en Afrique du Sud dans le club des Chicas à Bloemfontein. Où il a opéré dans les moins de 19 et les moins de 20. À 21 ans, il est arrivé en France. Il y a quatre ans de différence d'âge entre nous. C'est pourquoi nous avons peu joué ensemble », dira le frangin.

Une chance pour le TPR de tenir dans ses rangs un féroce défenseur de ses lignes. Ne le cherchez pas en dehors du terrain, il reste confiné « at home », devant sa télé.

Son passe-temps favori s'appelle « Wii ». Une variante de la Play Station.

Rugby. Tarbes s'impose à Auch (19-14)

Eh bien voilà, le FC Auch n'a plus battu depuis maintenant trois rencontres consécutives, le TPR. Au vu de cette énième confrontation, nous ne sommes même pas loin de croire que les Gersois nourrissent désormais un certain complexe d'infériorité à l'égard de leurs rivaux historiques. À quoi le mesure-t-on ? À certaines attitudes. On est certes dans l'indicible mais on a ce sentiment, oui, que la tendance s'est inversée entre ces deux équipes, quand de longues années durant, les Gersois faisaient des Bigourdans leurs victimes désignées. Aujourd'hui, tout a donc changé. Au stade Jacques-Fouroux grâce à une meilleure maîtrise, une puissance physique supérieure, grâce aussi à leur défense, les Tarbais ont pris logiquement la mesure des Auscitains. Il faut dire aussi que la carence du buteur Vincent Cortès a pesé lourdement dans le résultat. On savait les Gersois en souffrance dans ce secteur mais on se rend compte à quel point ce handicap peut leur être préjudiciable. L'ouvreur des « rouge et blanc » (les Tarbais évoluaient dans un maillot bleu sorti d'une imagination vraiment peu fertile. Pourquoi n'avoir pas joué tout en blanc ?) a manqué trois pénalités consécutives en première période, à peu près du même endroit. Trois échecs qui ont plombé l'esprit d'une équipe déjà fort timide. À ce niveau-là, cela ne pardonne pas. À l'inverse, Khrist Kopetzky au cours d'une première demi-heure soporifique à souhait, avait rempli son contrat. Deux tentatives, deux réussites. Nous en étions là, à nous interroger sur l'intérêt d'un match qui ne pouvait éveiller que les supporters des deux camps, à prévoir même un retour aux vestiaires dans la plus grande indifférence, quand une « cagade » monumentale entre l'ailier Thierry et l'arrière Duffau sortit le match de sa torpeur. On s'est toujours interrogé sur le bienfait de ces intentions (relance en infériorité numérique) toujours dangereuse… pour ceux qui en prennent l'initiative. Résultat, Worthington poursuivit le ballon tombé au sol. Cinquante mètres plus loin, le centre anglais plongeait le stade dans la stupeur (33e, 13-3). Juste après Kopetzky envoyait encore le ballon entre les poteaux. Et puis il y eut ce carton de Penalva (marron) qui témoignait alors du manque de sérénité de l'équipe. On crut à cet instant l'affaire pliée. Mais Auch est encore un peu éternel. Retour des vestiaires, le cœur au bord des lèvres, le FCAG allait maintenir un certain suspense.

Il y eut d'abord deux pénalités de Cortes (45e, 53e) puis cet essai de Ricaud (charge sur le côté droit d'un ballon porté, 65e, 19-14).

Restait aux Auscitains à s'approcher de la ligne tarbaise pour espérer encore. Une pénaltouche approcha la ligne mais les Tarbais franchement sereins, parvinrent sur leur seule défense à mettre les Gersois à la faute.

Voilà en tout cas une belle victoire pour des Tarbais qui vont pouvoir préparer la venue de Pau dans les meilleures conditions.
Fiche Technique

Mi-temps : 3 - 16

Arbitre: M. Brunot Bessot (Limousin)

Pour Auch: 1 E Ricaud (65e), 3 P Cortes (23e, 45e, 53e)

Pour Tarbes: 1 E Worthington (33e), 1 T Kopetzky; 3 P Kopetzky (3e, 21e, 37e, 62e)

Auch: Duffau (Peluchon, 71e): Acebes, Dulin (Bérot, 62e), Paterson, Thierry; (o) Cortes, (m) Salle Canne (Clarac, 51e); Eymard (Espagno, 62e) Ricaud, Saint-Lary (cap); Valdes (Tapasu, 52e), Penalva; Menkarska (Murre, 71e), Campo (Bruère, 41e), Suster (Delom, 63e)

Cartons jaunes: Acebes (24e), Penalva (39e)

TPR: Etcheverria: Caujolle, Worthington, Th. Loftus, Dabrin; (o) Kopetzky, (m) Lacrampe (Labarthe, 67e) puis Domec (80e); Andre, Lasserre (cap), Caillet (Bernad, 27e); Stewart, Coetzer (Domolaïlaï, 58e); Toetu (Garcia, 50e), Anglade (Dupuy, 50e), Magrakvelidze (Hurou, 44e)

Carton jaune: Lacrampe (23e)

Carton rouge: Etcheverria (49e)
Le film du match

3e : Thierry hors-jeu. Des 45 m, Kopetzky passe la pénalité : TPR-Auch 3-0

7e : charge illégale de Caillet. Des 38 m, Cortes manque la cible. Trop à droite

10e : premier enchaînement auscitain en passes courtes. Tarbes à la faute. Des 35 m, Cortes tape cette fois à gauche.

13e : Auch enchaîne. Plaquage « cathédrale » d'André sur Menkarska. Des 39 m, Cortes manque encore la cible.

20e : superbe action tarbaise. Ballon vers Dabrin qui arrive à passer les bras pour Th. Loftus. Le coup repart de l'autre côté pour un en avant en bout de ligne. Bérot réclame un hors-jeu auscitain sur le replacement. En vain.

21e : mêlée auscitaine sanctionnée. Des 15m ; Kopetzky double la mise. TPR-Auch 6-0

23e :

énorme mêlée auscitaine. Lacrampe prend un carton jaune (marron sur Ricaud). Des 10 m face, Cortes inscrit trois points : TPR-Auch : 6-3

24e : carton jaune pour Acebes (plaquage en haut sur Lasserre).

33e : Thierry veut jouer sur le côté avec Duffau. Le ballon tombe au sol, Worthington contre avec le pied et 50 mètres plus loin marque l'essai : Kopetzky transforme : TPR-Auch 13-3

37e : Acebes sanctionné (il retient un Tarbais par le maillot). Des 37m, Kopetzky passe la pénalité avec le poteau. TPR-Auch 16-3

39e : marron de Penalva qui prend un carton jaune :

43e : Tarbais pénalisés au sol. Des 25m en coin, Cortes échoue.

45e : Loftus pénalisé (plaquage dangereux sur Dulin). Des 34m, pénalité de Cortes : TPR-Auch 16-6

49e : plaquage dangereux d'Etcheverria qui prend un rouge sur Acebes.

53e : maul écroulé. Des 36 m, Cortes réduit le score : TPR-Auch 16-9

60e : Dabrin retenu illicitement. Des 24 m, Kopetzky passe la pénalité : TPR-Auch 19-9

65e: suite à un ballon porté, Ricaud inscrit l'essai : TPR-Auch 19-14
ils ont dit

Jérémy Hurou : « Les Auscitains ne sont pas plus durs que les autres. C'était un derby que Tarbes avait envie de gagner. Et pour cela l'équipe y a mis tous les ingrédients qu'il fallait, à savoir la vaillance et l'envie. Un plus d'envie pour le TPR qui a dû s'accrocher à14. On se sait très bien en défense, un secteur qui a encore bien marché. On a bien corrigé le tir en mêlée depuis notre match face à Bordeaux parce que l'on savait qu'ils voulaient nous prendre là dessus. Par contre, en touche il faut admettre un moins bien. L'important est bien la victoire, entre copains, comme l'on se connaît. »

Jorge Garcia : « Malgré qu'Auch possède une grosse mêlée, nous n'avons pas été en difficulté. Le fait que nous y soyons parfois pénalisés, c'est que nous sommes des premières lignes et nous ne voulons rien céder. Donc jeu égal en mêlée. La victoire, c'est très, très bon. J'ai pu comprendre pour cette première année en Pro D2 ce qu'est un derby. Maintenant il nous en attend un autre la semaine prochaine et pas des moindres. Je connais un peu la maison d'en face. Cette victoire fait du bien. Elle passe par la générosité sur l'ensemble du match et encore plus en deuxième mi-temps durant laquelle Tarbes joue trente minutes à quatorze. Dans ces cas-là tous ont envie de jouer pour les copains. »

Thomas Lasserre : « Oui je suis un capitaine fier des miens. Tout disait que nous allions ici nous faire concasser. Finalement, Tarbes a montré que sans être très bon, il était là. Nous avons répondu présents en défense et en conquête. On est bien là. Mais il faut vite retomber sur terre pour la venue pour la venue du voisin palois. Une autre rencontre à aborder avec le même état d'esprit. Très honnêtement, nous avions un peu peur avant le match. Mais voilà, dans la solidarité… A une époque peut-être que nous ne l'aurions pas gagné celui-là. » F.A.

Worthington sera très heureux d'apprendre qu'il est anglais

Tarbes, les pieds sur terre sur Rugbyrama.