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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 01.01.22 10:55
Comme un premier janvier…
Pourtant promis, hier on avait posé les limites : un seul mot : LEGER. Cette année avec toutes ces saloperies qui rodent, tous ces virus méchants comme tout et qui visent la tête (c’est pour ça qu’il faut rester assis), on avait dit qu’on ferait simple et léger pour le réveillon. D’ailleurs pour être plus sûr, on avait même envisagé le petit décrassage du premier janvier. Vu qu’on va pas se coucher tard et qu’une fois qu’on se sera souhaité la meilleure année possible, on se rentrera tranquillou se pieuter, on s’était dit qu’un petit footing réparateur aux alentours de 9 h00 ferait de mal à personne. Avec cet enchainement de gueuletons plein de gras et de calories depuis une semaine, y a rien de mieux que d’aller respirer de l’air pur en courant un peu pour évacuer toutes ces vilaines choses. Je vous jure que quand on se l’est dit, on y croyait. Même qu’on en a parlé à l’apéro. Après, juste avant de se mettre à table, on s’est tous fait la bise, vu qu’il était minuit bien tassé. Et puis l’autre gland, pendant le trou Normand, vers deux ou trois heures, il a rien trouvé de mieux que de monter la musique et que nous, rugbymen disciplinés et respectueux des anciens présidents de top 14, on a l’habitude de respecter les consignes. Alors quand le monsieur de la chanson il a dit qu’il fallait faire tourner les serviettes, on a obéi. C’était bien, même si y en a qui ont préféré faire tourner les caleçons debout sur leur chaise. Et puis, et puis, à force de refaire le monde et de gouter à toutes ces belles bouteilles, y en a un qui nous a fait remarquer que si on voulait aller courir demain de tout à l’heure, ça ne valait plus le coup d’aller se coucher avant…. Et il restait de la prune. La prune du grand-père. Ça se refuse pas…. Heureusement qu’il en restait un de nous d’à peu près lucide. C’est lui a remarqué qu’aujourd’hui on était certes le premier janvier, mais que surtout on était samedi… Du coup, demain c’est dimanche, et je crois que ce sera bien aussi, un petit footing décrassage du dimanche matin. Bonne année à tous, en espérant qu’on puisse finir la saison….
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Iffic
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 04.01.22 9:52
Les blessures spécifiques du rugby amateur. La diplomatique
Imagine qu’aujourd’hui on est dimanche. Et pas n’importe quel dimanche. Un dimanche tout pourri, humide, froid et comble de bonheur tu joues à l’extérieur chez des méchants. Pour peu que ce soit en plus le match retour et qu’au match aller t’as grandement fait le malin face aux grandes tribunes. Alors, c’est pile le moment de la sortir. D’autant qu’hier soir, dénué de toute bonne volonté, tu t’es laissé entrainer par des gougnafiers et t’as pas vu le temps passer. T’es rentré bien plus tard que prévu. Cherche plus, c’est maintenant que tu dois sortir ton joker. Parce qu’attention, la blessure diplomatique, faut surtout pas que ça soit une blessure chronique. Le genre de blessure récurrente avec rechute et tout et tout. Surtout pas ! La blessure diplomatique doit être rare et inattendue. Elle doit surprendre l’entraineur. Par contre, malgré ta bouche pâteuse et ton mal de crane d’ivrogne, tu dois quand même faire l’effort de te lever à l’heure ou t ‘aurais dû te lever pour prendre le bus. Tu dois faire croire que tu y as cru jusqu’au dernier moment, même si cette intolérable douleur au dos t’as empêché de dormir toute la nuit. Faut que ton coach ne se doute de rien. Faut qu’il entende ta grimace de douleur quand tu lui téléphoneras pour lui expliquer, la mort dans l’âme, que tu peux pas jouer aujourd’hui, parce que tu t’es bloqué le dos. Si t’es perfectionniste et appliqué, tu peux même rajouter que déjà, vendredi à l’entrainement, t’avais ressenti une petite alerte. Le coup de la petite alerte, ça marche toujours. T’avais eu une petite pique, mais tu t’étais dit que ça passerait le samedi. De l’autre côté du téléphone, le coach fera au minimum semblant de croire à ton histoire, râlera un peu et aura tout le temps du trajet pour remodeler l’équipe. Mais attention, si tu veux un autre bon conseil, évites de te pointer à l’entrainement le mercredi d’après. Fait durer le plaisir jusqu’au moins le vendredi. Donne de tes nouvelles, mais va pas faire le benêt en retrouvant miraculeusement la santé dès le dimanche soir. Un dos bloqué, même si ça à l’avantage de ne pas se voir, faut quand même prendre ses précautions et éviter de faire malin, au moins deux ou trois jours. A tous ceux qui me liront et qui se demanderont comment j’ai pu savoir qu’ils avaient téléphoné à leur coach juste avant de se rendormir…un dimanche glacial à l’extérieur..
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 04.01.22 10:48
Excellentissime!
Iffic
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 07.01.22 9:29
Ceux qui s’occupent de tout…
Ici, on a pas trop de tunes, mais on a plein d’idées et surtout plein de ressources. On essaie de ne pas dépenser trop dans des trucs qu’on pourrait faire nous-même. C’est un choix et des fois, quand on en parle autour de nous, ça surprend un peu. Par exemple, pour les déplacements. Depuis plusieurs saisons, le club a fait le choix de ne plus manger au restaurant. On se débrouille autrement, et on y arrive grâce à eux, grâce à cette équipe d’increvables qui s’occupent de tout. Vu comme ça, on pourrait se dire qu’ils sont un peu fous. Vu autrement, ça se confirme, ils le sont. Peu importe le déplacement, ils se débrouillent pour trouver une salle capable d’accueillir une cinquantaine de personne, avec possibilité de réchauffer les plats. Les plats justement, ils sont préparés la veille et entreposés dans des grandes cantines. Tout est réglé comme du papier à musique. Et le jour du match, l’équipe repas, embarque le tout dans le mini bus prévu pour et décolle une bonne heure avant l’autobus ; Comme ça, quand les joueurs arrivent à bon port, tout est prêt pour qu’ils se mettent à table. Repas terminé, tout le monde débarrasse, range et nettoie. Et quand je dis tout le monde, c’est tout le monde. Et quand il est l’heure de se rendre au stade, la salle est dans le même état qu’on l’a trouvé en arrivant. Nickel chrome ! Aucune trace du passage d’un troupeau de rugbyman. Economiquement, c’est une belle opération et ça nous permet de mettre l’oseille ailleurs. Sportivement, les joueurs restent complètement entre eux, et cette histoire de rangement en famille, les implique totalement dans la cohésion de club et la reconnaissance de ceux qui se plient en quatre pour eux. Pas plus compliqué. A tel point qu’il y a presque trois ans de ça, quand les mauvais noirs se sont retrouvés en finale de leur championnat de fédérale 2, aucun n’a voulu déroger à cette façon de faire et le repas d’avant match s’est déroulé dans une petite salle polyvalente pas bien loin du stade. Ça demande du temps, de l’organisation plus plus, du personnel compétent, mais quand je la regarde cette équipe du dimanche, t’en n’a pas un qui s’échappe et qui fait pas le taf. Pas sûr qu’au niveau auquel on joue, il y ait beaucoup de clubs qui fassent comme ça., Mais nous, ça nous va bien de rester rien qu’entre nous, et si c’est bien fait, quand un joueur décide de raccrocher les crampons, ça peut peut-être lui donner l’envie de continuer sa vie ovale en devenant bénévole. Des fois ça marche et pour le club, c’est une victoire de plus… Un jour, je vous parlerai des matchs à l’extérieur ou faut partir la veille. Un duvet, une guitare et un bon feu de bois, ça vaut bien tous les hôtels du monde…
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 08.01.22 12:31
Le coach : « et comme disait, je sais plus qui : « il faut essayer plusieurs fois, pour y arriver du premier coup ! »
- Hein ? Qu’est-ce t’as dis ? J’ai rien compris !! - J’ai dit : IL FAUT ESSAYER PLUSIEURS FOIS, POUR Y ARRIVER DU PREMIER COUP ! C’est un proverbe… Une phrase sur la persévérance, la répétition. - Ouais ben, j’ai rien compris quand même ! ça veut rien dire ton truc ! - Ben pourtant c’est simple, ça veut dire que pour arriver à faire un truc bien, il faut s’entrainer beaucoup ! - Mais pourquoi du premier coup, si c’est plusieurs fois d’abord ? - C’était pour expliquer que cette combinaison en touche, à force de la répéter, on va la réussir. - Du premier coup ? Non parce que là, tout de suite, elle marche pas du tout, t’en as toujours un qui traine dans les pattes.. Et on se rentre dedans… - Oui, mais on va finir par y arriver ! tu verras qu’elle marchera. - Mais pas du premier coup… C’est trop tard maintenant. - Laisse tomber et va te mettre en place. - …………………………………………………………… Ah ouais, ça y est, j’ai compris ton truc. Il faut qu’on essaie plusieurs fois à l’entrainement, pour que ça marche une seule fois en match, c’est ça ? - Champagne ! Et comme t’es pas la moitié d’un idiot, j’ai trouvé un super proverbe pour toi : il faut t’expliquer plusieurs fois pour que tu comprennes du premier coup…
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 11.01.22 14:49
S’essuyer les crampons.
Vois-les faire de nos jours ces pauvres joueurs. Depuis qu’on n’a plus le droit de rien. Obligés de se soutenir l’un et l’autre pour s’essuyer les crampons. Obligés de lever le pied et de se salir les mains (et les ongles) pour pouvoir tenir la route. Enlever la boue des clous à la main. Quel malheur ! Les anciens n’ont jamais connu, tu penses bien. Avant ? Mais avant, c’était beaucoup plus simple. Si tu t’appliquais, et peu Importe l’état du terrain, t’avais jamais de boue sous les godasses. Elle avait pas le temps de s’accrocher. Y en avait toujours un d’en face pour servir de paillasson. La belle époque ! En fonction de comment tu voulais nettoyer tes pompes, tu pouvais choisir une cuisse charnue, un bon vieux maillot en coton épais (efficace pour le fignolage), ou un crane dur au mal. Ça laissait à peine de traces et t’avais toujours les godasses nickel chrome. Les plus méticuleux, ceux qu’on appelait les coquets, les maniaques du propre, arrivaient même à glisser discrètement un ou deux crampons entre les côtelettes d’un adversaire. Parait que c’était douloureux, mais vous savez ce que c’est, faut toujours qu’il y en ait un ou deux qui se fassent remarquer pour une bricole. C’était franchement pas douloureux et la seule chose, à la limite qui pouvait t’arriver, c’est que tu te tordes une cheville en grimpant sur les côtes du gars d’en face.. Et maint’nant, fini tout ça. Plus le droit. L’arbitre y veut plus… Et pourtant, tout ce cinéma pour nettoyer ses pompes de façon manuelle, franchement, ça fait perdre un temps précieux sur le beau jeu…M’enfin…
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 12.01.22 19:04
Les petites histoires du rugby de Monsieur Rusigby *.. Ailleurs aussi surement, mais ici, sur cette page, c’est de rugby que ça cause.
Je voudrais parler de ces petites histoires, de ces petites anecdotes, qui font souvent des grandes et belles retrouvailles. On n’a pas non plus perdu le temps de notre jeunesse à ne pas mieux se connaitre avant, mais quand, dans ta petite vie de petit rugbyman, tu joues contre des méchants d’en face, forcément, tu te poses pas la question de savoir s’ils valent le coup d’être connu. Vu que c’est des méchants qui ne pensent qu’à une chose : te faire perdre. Et puis la vie, la retraite sportive, les matchs derrière la rambarde, un match de jeunes et tu te retrouves à croiser une vieille connaissance, un ancien adversaire. Un de ceux qui te faisait la misère quand c’était pas toi qui lui la faisait. Un gars comme toi, ni mieux, ni moins bien. Juste un passionné, qui a été bien élevé dans une belle école de rugby du coin et a qui on a enseigné toutes ces valeurs pas si galvaudées que ça. Alors on se retrouve, on se rappelle, on en rigole, on taille un peu, on regarde les gamins, et surtout on nostatalgise pas, parce que ça nous intéresse pas. Et ce grand machin qui prend toutes les balles en touche ? Ben c’est mon fils, mon Toto.. Un espoir au poste, élevé lui aussi à l’ovaline, au respect et à l’abnégation. Un beau bestiau, avec (et c’est tant mieux), un peu plus d’intelligence sur le terrain que son vieux, qu’est pas peu fier de son rejeton. On se voit ainsi chaque weekend, chaque match et c’est toujours un vrai plaisir de discuter. Et puis un jour tu les vois plus. Le père n’est plus en tribune. Le gamin n’est plus sur le terrain. Peut-être que le jeune a signé plus haut. Peut-être qu’il est un peu blessé. Peut-être que…. Tu te renseignes à droite à gauche et tu te le prends en pleine tronche : Toto a fait un AVC, grave, sérieux, très sérieux même… Tu penses bien que le vieux a autre chose à faire que de venir prendre l’air au stade. Avec sa Patoche, il est au chevet du môme. Et puis y a une petite sœur aussi et faudrait voir à pas trop l’oublier. Un jour, tu oses prendre des nouvelles en t’attendant au pire. Tu te prépares à écouter des vilaineries sans nom, peut-être même à entendre pleurer un copain, contre l’injustice et son môme qui en bave pour retrouver toute sa motricité. Tu t’es vraiment préparé à ça, t’as même prévu le coup du remontage de moral à grand coup de messages positifs. Mais t’avais oublié un truc dans cette histoire. T’avais oublié à qui tu avais à faire : deux pénibles sur le terrain, deux ronces casse-couilles au possible, et pour eux, y avait aucune raison de pas faire pareil quand il leur arrive une « bricole ». Le gamin se rééduque sans se plaindre, sans en vouloir à personne. On lui dit que ce sera pas possible, lui, il nuance en répondant que ce sera difficile, mais pas impossible. Et le père te dit ça au téléphone, sans haine, sans tristesse, sans rage. Une étape de la vie. Rien de plus. On a connu pire. Pire ! Y a toujours pire ailleurs. On va pas se plaindre et on va avancer étape par étape, petit à petit. On va avancer en se disant qu’il n’y pas que le rugby dans la vie. Quoi que, ça reste encore à voir… Ça sera peut-être pas la même vie, mais ça sera la vie quand même… Et puis dimanche dernier, le grand Toto il était là. Il boitait encore un peu, il avait encore un peu de mal avec son bras. Mais j’ai pas bien pu voir, à cause de ses copains du rugby qui te l’ont kidnappé pour l’après-midi. Parce qu’il fera toujours partie de l’équipe pardi ! Allez Thomas, on est tous avec toi….gamin. *Avec l’accord (évidemment), de la famille Kloeckner….
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 14.01.22 12:15
Rugbyx 2.0-22
Il est de retour Miladiou !! Même s’il était jamais vraiment parti, il revient quand même en fanfare, grandes pompes et costard sur mesure. Qui ça ? Mais mon précieux pardi ! Mon merveilleux, mon prix Nobel du rosé limé, mon champion du monde de son quartier, mon DTN du café des sports, mon CTR du comité des fêtes : le rugbyx. Mais attention ! pas le rugbyx de n’importe où. Le rugbyx de vers chez moi. Parce que j’imagine bien qu’ailleurs t’en as aussi des pleins tombereaux. Mais ici en Auvergne, ou plutôt à Clermont, en ce moment t’en as qui frôlent l’excellence. On se demande même pourquoi, on pense jamais à eux quand ça va pas. De toute façon, c’est pas compliqué, le rugbyx brille en deux circonstances : quand ça gagne tout et quand ça perd (et pas forcément tout). Quand ça gagne, il le savait, il l’avait toujours dit, il en était sûr, parce qu’il connait bien Bidule qui joue (il l’a croisé une fois à la galerie marchande du Mammouth d’Auchan). Il savait que cette année c’était la bonne. Et quand ça perd, alors là, c’est le festival des bonnes idées, la guirlande des bonnes solutions. Il a la recette, il sait comment qu’y faut faire : recruter des jeunes espoirs du club de classe internationale et qui prendrait pas trop cher. Faire signer un cador de devant, un solide qui ferait peur à tout le monde, un qui se ferait respecter, mais qui prendrait jamais de pénalité. Et puis surtout, faudrait voir à se faire respecter des arbitres, parce que eux, ils font rien qu’à être méchant avec nous. Si on perd, 99 fois sur 100, c’est la faute de l’arbitre. Des fois même, c’est de sa faute avant, quand on sait qu’il va nous arbitrer. Mais le pire, chez ce rugbyx là, c’est quand il vient te parler. Comme il sait que tu t’intéresses un peu au rugby vu qu’il parait tu vas voir des matchs de petit niveau, voire de loisirs (genre fédérale1), il te parle du vrai rugby, du rugby qui se limite à Clermont et un peu à l’équipe de France. Ce rugby fait pour des gars comme lui qui s ‘y connaissent. Ils te dit comment faut faire, comment lui il ferait surtout, comment les autres ils font mieux…. Et à la fin, pour bien te montrer qu’il a raison, il oublie surtout pas de conclure par : « pis faut y arrêter avec ces entraineurs étrangers. On n’est quand même pas plus con ici, qu’à l’étranger ! Avant on y arrivait bien. Alors pourquoi qu’on va chercher des entraineurs ailleurs ? Et de toute façon, depuis que Cotter est parti, c’est plus pareil ». Allez va, on t’aime quand même. Et puis sans toi, l’ambiance ne serait pas la même au Michelin…. Allez-y, lâchez-vous.
Iffic
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 17.01.22 16:52
La fusion
Là, t’as deux clubs du même canton qui vivotent. Y a eu une époque où ils étaient en pleine santé et même que quand ils se rencontraient, ça te remuait toute la population locale. Et puis c’est un peu parti en vrille. Les clubs sont descendus petit à petit dans le bas fond des séries. Ils ont commencé à faire un regroupement des « à peu près » écoles de rugby pour arriver à en faire une qui tient debout. Pour les cadets et les juniors, laisse tomber. Les mômes, une fois qu’ils vont au lycée à la grande ville, soit ils continuent à jouer dans un club de la grande ville, soit ils raccrochent les crampons et on n’en entend plus parler. Pour essayer de maintenir le rugby dans le canton, les présidents des deux clubs se sont vus en cachette et ont décidé que la fusion était inévitable. Sauf que.. Tu sais bien comment ça se passe dans nos campagnes… des histoires de villages, de clocher, de rivalité d’avant, et de bagarres de bal qu’on sait même pas qui c’est qu’a commencé. Du coup, quand un président décide de réunir les quelques survivants de son club pour expliquer la situation et la décision, ça donne à peu près ça : - Une quoi ? Une fusion ? Qu’est-ce que c’est cette nouveauté ? Tu veux tuer le club ? - Non, je veux maintenir le rugby dans le coin, et après en avoir discuté avec les autres, on s’est dit que c’était la seule solution. - Une fusion… Tu sais ce que ça veut dire une fusion dans le dictionnaire ? ça veut dire passer de l’état solide à l’état liquide ! C’est ça que tu veux ? Qu’on devienne des gourles ? - Une entente si vous voulez.. Jouez pas sur les mots, c’est pas le moment… - Une entente avec eux ? Non mais tu rêves ? On s’est jamais entendu. Sont pas comme nous. Et puis on n’est pas idiots, on en connait des fusions qui sont devenus rien du tout pour le plus petit des clubs. Stade français- CASG, Racing-Metro… Au final y a plus de métro, ni de CASG . - Y a Bourg en Brest aussi ! On n’en entend plus parler de Brest dans l’histoire. - ?????? - Ben quoi, c’est vrai non ? Et ça a continué des heures. Pour le stade (lequel choisir), pour les couleurs (eux rouge et bleu et nous, bleu et rouge, va falloir faire un choix), pour les entrainements, pour les réceptions d’après match…. Sinon, cette entente ? Ben l’avenir nous le dira….
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 19.01.22 14:09
Vétérans
D’après le dictionnaire et Wikipédia, un vétéran c’est un combattant expérimenté revenu vivant d'une guerre, un soldat qui a fait un long service… Dans le rugby c’est aussi un peu ça, un ancien qui a joué en compétition jusqu’à plus soif et qui a du mal à se dire que tout ça, c’est terminé. Alors il retourne faire un peu de rugby avec des comme lui, des qui ont passé la date limite. Il retrouve des jeunes-vieux, des vieux-jeunes, des vieux assez vieux, des vieux-vieux et des fois même des même pas vieux qui débutent sans vouloir se faire mal. Des fois ils s’entrainent régulièrement. D’autres fois, ils s’entrainent en dilettante ou juste quelques jours avant un match, histoire de voir sur qui on peut compter. Surtout, ils se retrouvent pour les souvenirs, la convivialité, le casse-croute (car tout est prétexte au casse-croute) et un peu aussi pour se maintenir à peu près à niveau. Et ils ont toujours des noms rigolos qui collent bien à leur club ou à leur philosophie : les gueules noires du coté des anciens mineurs, les réchappés du coté de Montferrand, les Vieilles Charrues, les Endécaves du côté d’Angers, les Bedarridés du coté de là-bas etc etc.. En général ils ne manquent pas d’imagination pour se faire connaitre. Et du coup, les dimanches matin, des fois il y a des vrais matchs. Et vous pouvez regarder de plus près sur cette photo qui date un peu, ils sont tous là : celui qui a le capot ouvert, celui qui a les ailes qui touchent la piste, celui qui a la roue avant qui frotte au garde-boue, celui qu’on croit qu’il sourit mais en fait, il fait ce qu’il peut avec les moyens qui lui restent. Celui qui recherche l’oxygène, celui qui se demande comment il va faire pour se relever, celui qui est content d’avoir enfin trouvé une utilité à ses genoux, celui qui veut rester coucher, celui qui a mal sur le coup et qui aura mal le lendemain et aussi le surlendemain. Celui qui rigole des autres pour pas rigoler de lui-même, celui qui croyait que, mais en fait pas du tout, celui qui se promet que c’est la dernière fois, celui qui savait qu’il aurait pas dû venir, celui qui croyait pas à la météo, celui qui se dit qu’heureusement qu’après y aura un casse-croute, celui qui se dit que c’était mieux avant....
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 19.01.22 14:18
Ô combien c'est vrai !
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 20.01.22 16:48
Ecole de rugby-Projet de jeu
Admettons qu’un jour, las de tant de turpitudes et de joutes rugbystiques belliqueuses, le gars décide de mettre un terme à sa carrière de sportif émérite. Admettons surtout que lui, vieux de la vieille et grigou des terrains, il l’aurait pas dit comme ça. Lui, il aurait plutôt expliqué qu’il pliait le banjo, qu’il raccrochait les clous, estimant qu’il avait passé l’âge d’aller faire le con un dimanche sur deux dans un autobus ou ça sent les pieds et la clim (alors qu’avant, ça sentait le rosé et le tabac), et l’autre dimanche, d’aller faire le malin sur son terrain fétiche. Il a le moteur qui tousse, les asperges qui grincent, les vérins qui verrinent plus, les choux-fleurs qui se transforment en brocolis, et l’aspirateur qu’est bouché. Donc, il ferme la caisse à outil et il fait son jubilé en même temps que sa Louise jubile de son coté de n’avoir plus à laver des fringues sentant la sueur, la boue et le moisi. Elle n’aura plus non plus le bonheur de jouer la doctoresse les dimanches soirs et la rebouteuse les lundis matin. Les féministes que je vous soupçonne d’être, grinceront forcément du râtelier en lisant cela, mais vous savez ce que c’est, un guerrier des terrains guerroie tant qu’il peut et il lui est déjà assez difficile pour lui d’assimiler les 95 combinaisons en touche-mêlée-départ au ras, alors s’il vous plait, ne venez pas lui parler du fonctionnement d’une machine à laver, sa vie est déjà assez compliquée comme ça. Ou je voulais en venir ? Je sais plus…. Ah oui ! Donc le mec, il stoppe tout, il descend du wagon et se pose sur son canapé pour réfléchir. Après trois packs de Kro englouties devant un quart de douzaine de match de Top 14, une lueur surgit de son cerveau : « Et si que je ferai éducateur des tout petits ? » En voilà une bonne idée ! Parce que vu d’ici, on sent bien que le mec il a pas inventé le bidon de deux litres ou la machine à cintrer les bananes, mais faut pas se fier aux apparences. En vérité, et depuis plus de 30 ans qu’il tripote de la gobille, le type a bien vu l’évolution de ce jeu. Il est pas totalement con non plus. Il a bien remarqué ce changement de mentalité, ce besoin d’envoyer du large-large, la disparition du combat. Le vrai, pas celui qu’on voit maintenant ou ça ne pense qu’à se disputer le ballon. Non, lui c’est du vrai combat qu’il repense. Celui des doigts dans les yeux, des mêlées relevées pour un oui, pour un non et même pour un peut-être. Le combat des coups de coude en touches, des torsions de roustons dans les mauls, des tartes par derrière à la régulière et des stamping aux 22 coniques. C’est ça qu’il veut transmettre aux jeunes débutants. Bien mené, il pense même qu’avec cette spécialité, il pourrait entrer dans l’histoire du club. Et donc, pétri de certitudes, notre gars débarque le mercredi après-midi suivant à l’entrainement des mioches et s’en va exposer son projet pédagogique à haute intensité aux techniciens plein de diplômes… Mais je suis pas sûr qu’il ait fait l’unanimité. Parait que c’est démodé.. Et alors ? Les vinyles aussi c’était démodé y a pas si longtemps. Et maintenant tout le monde en revoudrait…
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 21.01.22 17:10
Vie de club, vie du petit club d’à côté,vie du rugby, vie de merde…
Nous, ça va. Mais toi, putain. Toi que j’ai connu jeune, un peu moins jeune, mais toujours plus jeune que moi et que nous. Toi que j’ai croisé il n’y a pas si longtemps. Toi, pour qui j’ai essayé de signer un bouquin avec un semblant d’humour. Toi qui a beaucoup et bien donné pour ce rugby que tu as dans les veines. Toi qui fais partie de la Famille avec un grand F. Toi qui lutteras jusqu’au bout parce que c’est comme ça. Parce que t’as jamais su faire autrement.
Alors, les copains m’ont appelé, m’ont prévenu et m’ont dit que c’était pas facile, que c’était compliqué que tu fais le maximum pour que ça dure le plus longtemps possible, mais que les toubibs qui savent de quoi ils parlent, t’ont annoncé que ça sentait pas bon.
Alors oui, les copains m’ont appelé, et ils m’ont demandé d’écrire pour toi, rien que pour toi. Ecrire un petit mot sur ce qu’ils auraient aimé lire sur eux s’ils leur arrivaient une saloperie pareille. On fait tous les durs, les solides, mais vois-tu, on a aussi besoin qu’on nous le dise de temps en temps. Tu la vois la difficulté ? Pas facile d’écrire un mot pour un copain. Par contre, c’est facile et j’ai même pas besoin de sortir le dictionnaire de la démagogie, pour que tu saches que tu as bien plus d’amis que d’ennemis, que tu auras compté et que tu comptes toujours dans le parcours de beaucoup de joueurs, que ta passion du jeu et de sa science est ton petit truc en plus, que tu sais faire passer des messages et que surtout, tu as gardé cette envie du toujours mieux. Jamais sûr de toi, même si les résultats prouvent le contraire. Toujours dans le doute, toujours à demander des conseils. Pas besoin non plus de me creuser trop le ciboulot pour expliquer à ceux qui ne te connaissent pas, qu’ils ne savent pas ce qu’ils perdent. T’es l’ami de beaucoup et le copain de pas mal. Et crois-moi qu’il n’y en n’a pas beaucoup qui font les malins. Même les cancres, ceux du fond de la classe…
Voila, jeune, je sais pas comment tu peux prendre un message comme celui-ci. J’imagine un peu, mais certainement pas suffisamment. Mais tu vois, les copains, tes copains, tes amis, tes cousins veulent que tu saches combien ils t’aiment et qu’il n’y a rien à regretter d’avoir un pote comme toi. Ils voulaient que tu le saches. Ils voulaient que tout le monde soit au courant. Ils voulaient que celle qui t’aime le sache aussi. On prend rarement le temps pour ça et si on y réfléchit un peu, on se dit que c’est bien dommage.
On est là, pas bien loin. On te surveille, on prend des nouvelles du mieux qu’on peut, on fait croire qu’on est des guerriers, et tout ce qu’on peut t’envoyer de bien, on te l’envoie à fond.
La bise de tous (et quand je dis « de tous », tu peux me croire que ça fait beaucoup).
Ceux qui le connaissent, laissez aussi un petit message d’encouragement. Parce qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise avec un oiseau pareil.
Les autres, ne dites rien, mettez juste un cœur, ça fait toujours du bien un cœur…
Merci Vanessa pour la photo de quand il était petit..
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 24.01.22 15:45
Négociations
On ne sait même pas pourquoi et comment ça a commencé. Un tirage de maillot, un croche-patte, une allusion sur la sœur de l’un ou la mère de l’autre. Peut-être qu’il y en a un qui a dit à l’autre de venir pour voir et que l’autre est venu ? Toujours est-il qu’ils se sont empoignés, mis quelques gifles qui n’ont même pas porté. Ils se sont roulés sur le pré, un coup dessus, un coup dessous. Les coéquipiers de chacun sont venus tenter de les séparer. Les capitaines ont tenté de jouer leur rôle. Rien à faire. Les deux ne se lâchaient plus. L’arbitre a du coup arrêté la partie, et en vieux renard des terrains, les a regardé s’écharper en se disant qu’ils finiraient par se rendre compte par eux-même qu’ils étaient ridicules. Une fois séparé par les uns et par les autres, les deux protagonistes, encore énervés, mais maintenus à distance raisonnable, se lançaient des regards noirs et quelques insultes rigolotes. L’arbitre a appelé les deux capitaines et les deux énervés. Il a expliqué la situation et a logiquement sorti deux rouges, histoire de calmer le jeu et de faire comprendre qu’il n’était pas venu ici pour se laisser marcher sur les pieds. Les deux loustics ont donc rejoint leur camp, encore un peu agacé. Sans se regarder. Celui qui jouait chez lui a été applaudi. Celui qui jouait à l’extérieur a été sifflé. Rien que du banal en somme. Et le match est reparti à 14 contre 14 et a bien fini sans embrouilles. Les gagnants étaient contents, les perdants avaient la tête basse, et l’arbitre est rentré dans son vestiaire sans trop de problème. Et c’est là, que débute la mission du président de chaque club. On laisse le temps à l’arbitre de se refaire une beauté et, timidement, on va frapper à sa porte. Les deux présidents ensembles, comme des vieux copains de lycée. Ils vont tenter de négocier la sentence. Tenter de faire passer la bagarre du statut de brutalité au statut de nervosité, ce qui peut réduire une peine de suspension de moitié si c’est bien amené. « Allons Monsieur l’arbitre, c’était un beau match, y a rien eu de grave. Vous avez bien vu qu’aucun des deux n’a été blessé. Ça saignait même pas ! Pis ils se connaissent depuis les poussins, si ça se trouve, dans la vraie vie, ils sont copains comme cochons. Là, ils étaient énervés, mais ils sont pas méchants. C’est des bons gars, patati patata… » L’arbitre écoute, pèse le pour et le contre, et en fonction de son humeur, de l’accueil et du degré de saloperie qu’il a entendu le long de la main courante pendant son match, fait son rapport comme bon lui semble. C’est qui le patron ?
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 25.01.22 11:43
Bouboule
Tu te rappelles ? Tu m’appelais Bouboule. Celui qui marche pas qui roule. J’étais celui qu’on prenait en dernier quand on faisait les équipes de foot à la récré. Personne m’aurait voulu avec lui. J’étais aussi celui qui montait pas aux arbres et qu’avait pas le droit de rentrer dans la cabane. J’étais le boulet qu’on aimait bien larguer quand on sortait à vélo. Toujours à la ramasse, toujours le dernier. L’exemple à pas suivre, le modèle de tout ce qu’il ne faut pas être quand on est gamin. Mauvais partout, bon à rien. Trop gros, trop lent, trop lourd, dans tous les sens du terme. Un peu trop intello en plus de ça. C’est pas bien vu d’avoir des bonnes notes, si on veut faire partie d’une bande. C’était drôle quand tu t’amusais à me piquer mes affaires et à courir pour pas que je puisse te rattraper. C’était marrant, ça faisait rire les autres. Ils aimaient bien se foutre de ma gueule quand j’essayais de les récupérer et que j’y arrivais jamais. En gym aussi c’était super rigolo de me voir arriver le dernier en endurance, tout essoufflé. Vos encouragements bien pourris m’allaient droit au cœur. On s’est bien marré….surtout toi et tes potes. C’était le bon temps. Et là, aujourd’hui, t’es en train de me dire qu’on était copain, que je faisais partie de la bande, juste parce que maintenant, je joue en première, que je suis pro, que je passe à la télé et que t’aimerais bien que je te file deux invitations pour le match de dimanche ?
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 29.01.22 16:52
L’appel de la forêt
T’appelle ça comme tu veux. C’est un virus, une maladie, un besoin, une obligation, une nécessité. C’est plus fort que toi. T’as choppé le truc quand t’étais gamin ou un peu plus tard. La faute à un copain, un frère, un père, une mère, ou un prof de sport. T’as mis le pied dedans, et tu y es rentré jusqu’au cou. Et pourtant, tu le sais que ce sport est dangereux, qu’on peut s’y faire mal. Depuis quelques temps tu sais même qu’on peut y mourir, que tu peux laisser ta peau sur un terrain. Tout le monde le dit : les spectateurs, les spécialistes, les médecins, les journalistes. Mais c’est plus fort que toi, t’y vas quand même. T’y retournes parce que t’en as besoin. C’est dans tes tripes, dans tes gènes. Un mois sans, et t’es plus le même. C’est une drogue, parfois dure. T’es en manque. Tout te manque. Les copains, ce ballon pas comme les autres, mais aussi les vestiaires, le bruit des crampons sur le carrelage, l’odeur des pommades en tout genre, le pré, les courses, les chocs, les placages, les passes, les regroupements, le club house et la petite bière qui va avec. Même les douleurs et les courbatures te manquent. Si tu prends le temps de réfléchir au calme, tu te dis que ce n’est qu’un sport et que tu pourrais en faire un autre, bien moins dangereux, et qui ferait moins flipper tes proches. Mais cette sotte idée ne dure jamais plus d’une nuit. Y a pas ! C’est ça qu’il te faut : de l’adrénaline, du combat, des courses, des belles victoires, des sales défaites et des salles des fêtes ou tu chanteras avec les tiens et les adversaires. Tu peux pas lutter, il est plus fort que toi. Il t’appelle, te réclame, et toi, t’y retournes avec toujours autant d’envie et de passion. Et comme dit la chanson : plus j'te hais, plus j’te déteste, plus je t’aime plus que tout.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 31.01.22 11:39
Le rugby des séries….
Il est là notre rugby, celui qu’on pratique, celui qu’on vit, celui qu’on respire. Il n’est pas forcément à la télé ou dans des grands stades superbes. Il est dans le vrai et dans l’à peu prés. Il est dans le bricolage, la débrouille et le « on fait comme on peut avec les moyens qu’on a ». Une paire de pompe pour la saison, un jeu de maillots qu’on recoud le plus solidement possible en cas d’accident. Des maillots pas forcément sur mesure d’ailleurs, ou pas vraiment adaptés au gabarit de celui qui va le porter. Vas-y, étire-moi tout ça avec un dossier de chaise, la largeur d’une porte, voire la pissotiére… Il est aussi sur ces terrains tondus du mieux possible, avec quelques mètres carrés de terre, et des lignes tracées presque à niveau. Il est dans ces poteaux parfois rouillés, et protégés par le sponsor qui a disparu depuis 10 ans. Il est dans ce ruban d’élasto qui te sert à te protéger les oreilles, les poignets, les genoux, les épaules, mais aussi les chaussures, ou une baleine de soutif.. Il est dans ce ballon neuf offert par le commerçant du coin et qu’on ne sort que pour les gros match (le ballon, pas le commerçant. Suivez un peu). Il est dans la bourriche que des jeunes vendent en faisant le tour du terrain pendant le match. Il est parfois dans la rotation des véhicules et des conducteurs pour des matchs à l’extérieur, parce que le bus, ça coute trop cher. On y paie sa licence, on y paie son équipement, on garde les vieilles fringues pour les entrainements, on achète ses crampons… Et surtout, on n’oublie jamais de bien vider les ballons d’eau chaude des douches quand on joue en réserve, si réserve il y a…. Et ça, ça ne se négocie pas. Il est là ce rugby amateur, de série, de clocher, de cité et de passion. Mais si tu n’as jamais joué en série, t’auras du mal à te rendre compte de tout ça.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 31.01.22 12:21
Les ballons d'eau chaude vidés par la réserve, j'ai donné
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 01.02.22 10:36
La bagarre générale
Profitons de cette semaine pré-internationale pour progresser aussi bien techniquement que tactiquement. Aujourd’hui, nous allons étudier une phase de jeu qui tend à disparaitre et qui pourtant faisait la fierté de ce jeu qu’est le rugby : je veux bien évidemment parler de la bagarre générale. Cette belle générale qui fait le bonheur des réseaux sociaux en manque de vues, de clics et de buzz. Chez les grands, ceux du top 14 et de Pro D2, cette phase de jeu devient de plus en plus rare. La faute aux caméras, aux diverses consignes arbitrales, mais aussi la faute à ce nouveau public rugbix de plus en plus nombreux à se montrer en tribune et qu’il ne faut pas effrayer si on veut qu’il revienne. Heureusement, il reste le rugby amateur ou tout n’est pas encore foutu, et où, on peut encore voir de bien belles générales, avec tous les ingrédients nécessaires à leur réussite. Car, je pense que vous l’aurez compris, une générale réalisée dans les règles de l’art, doit respecter une certaine chronologie, et si possible amener au match une note artistique dont on doit se rappeler longtemps. Si c’est bien fait et seulement si, une bagarre générale doit commencer sur une mêlée anodine : consigne de l’arbitre, entrée au casque, frottage d’oreilles entre première ligne et en-avant, tout le monde se relève, personne ne s’échappe et c’est parti pour le festival de moulinet et du pied en l’air. A quelque chose près, on pourrait croire que c’est du french Cancan revisité, mais il n’en est rien. Les arrières arrivent pour soutenir leurs avants en tapant sur tout ce qui n’est pas de leur couleur, mais en faisant gaffe de ne pas en prendre une par derrière ; ça serait dommage. Une équipe avance, l’autre recule et vice-versa. Ça tape de partout, personne n’est touché. Ça fait des grands gestes, ça tombe, ça se relève, ça s’entrave, mais tout est calculé. Pendant ce temps, l’arbitre à deux solutions : soit il décide de laisser faire et attend que ça se calme gentiment. Il notera malgré tout quelque mauvais gestes, histoire de dire qu’il sert à quelque chose, mais comme la générale est jolie, il admire les techniques sans vraiment s’inquiéter. Autre option, il s’énerve direct et siffle à tout va, histoire de finir d’énerver les protagonistes. Là, on a affaire à un spécialiste qui se doit d’intervenir rapidement s’il veut avoir à faire à une bonne et vraie bagarre. Les coups de sifflets forts et aigus attisent l’enthousiasme des joueurs et on peut arriver à réaliser quelque chose de plutôt pas mal. Il serait quand même dommage d’enclencher une générale pour aboutir à une bagarounette de cour d’école. Mais une bonne générale a d’autres vertus. En premier lieu, elle permet de réveiller ou de tenir en haleine le public présent en bord de touche. Bien faite, elle peut même lui permettre de participer un petit peu : cris, encouragements, jets de bière ou d’eau sur les joueurs. Tout est possible dans la mesure où cela reste dans l’esprit. Elle permet aussi aux plus vieux et à quelques frustrés du rugby de se remettre à rêver de leur jeune temps. Au temps où c’était mieux avant. Certains spectateurs ou supporters, même s’ils n’ont jamais touché un ballon ovale de leur vie, aiment promettre la pire des misères aux joueurs de l’équipe adverse. Tant qu’il y a la main courante ou le grillage entre eux et eux, ils se sentent à l’abri. Mais une bonne, une vraie générale permet aussi de faire vivre les troisièmes mi-temps au club house, et c’est ça qu’est bien. Elle peut tenir une conversation de fin de soirée pendant plusieurs saisons et à force d’en écouter parler, on finit par s’imaginer qu’on y était et c’est à partir de là que commence les légendes…. « Monsieur Rusigby 01/06/2016 »
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 04.02.22 11:56
Le repas (officiel) d’avant match (fédérale1)
Là, faut être au courant des protocoles obligatoires et vivre le truc de l’intérieur pour bien comprendre tout ce cinéma. Le repas officiel d’avant match, qu’on pourrait aussi appeler sans problèmes, le bal des faux culs, la battle de la mauvaise foi ou même le concours de celui qui a la plus petite, c’est pas ouvert à tout le monde. Les riches l’organisent dans un restaurant sponsor du club et les autres le proposent au club house. Nous qui sommes ni riches, ni vraiment pauvres on invite au club house, et le repas à lieu juste après celui des joueurs qui mangent aux alentours de 11 heures à peu prés. Nos bénévoles se dépêchent donc de tout remettre en place, quand les joueurs ont débarrassé les tables, et ils mettent le couvert tout bien pour que les invités n’aient pas l’impression qu’on les aime pas.. Même si…. Et qui c’est qu’est présent à ce fameux repas officiel d’avant match ? D’abord notre prez à nous, accompagné d’un dirigeant que je sais pas pourquoi il est là, et de notre sous -vice-directeur sportif adjoint, qui tant qu’il est là, n’est pas ailleurs. Ces trois officiels du club sont donc accompagnés des autres : d’abord les méchants d’en face, souvent représentés par leur président (qui en fonction de la valeur de sa voiture aura au préalable demandé à la garer à l’intérieur du stade), de sa femme (ou de celle qui présente comme telle pour l’occasion), et d’un autre dirigeant, gentil et qui est tout content d’échapper au repas sportif des joueurs (il en profitera donc pour reprendre deux fois du fromage). En général, lui, il connait pas grand-chose au rugby et il a l’énorme qualité d’être disponible tout le temps et d’être d’accord pour tout. Et puis, y a les officiels. : les trois arbitres qu’on repère de loin : veste de costard, chemise, et sac à roulettes. Et les délégués qu’on n’appelle plus comme ça depuis quelques temps, et qu’on appelle des directeurs de match (je crois que ça a encore changé de nom). En vérité, ils sont chefs du match et de couloirs, de vestiaires, des licences etc etc.. Des appellations qui leur donnent l’impression d’être important. Eux, ils arrivent avec le blazer démodé d’un comité quelconque (genre comité des fêtes) et d’une cravate aux couleurs d’un club ou d’un match international important pour bien nous montrer qu’ils y étaient. Et quand tout le monde est réuni, on peut enfin commencer l’apéro et le repas. Et c’est là que ça devient drôle. Parce que tous sont là pour le rugby, mais ça parle plutôt oseille, budget, dépenses, calendriers merdiques, et pas trop de rugby. D’abord parce que si tu commences à causer vraiment rugby, tu vas forcément riper sur des sujets sensibles tels que cette chèvre d’arbitre qui nous l’a bien mis profond la dernière fois, et tu peux pas vu qu’à ta table, t’en a trois qui sont là, et si ça se trouve, ils voient de qui on veut parler. Tu peux pas non plus parler de cette putain de troisième mi-temps qu’on a fait en rentrant du dernier déplacement, pour pas passer pour un gougnafier de première. Donc tu causes plutôt budget et difficultés à le boucler. Les mecs d’en face t’écoutent et te comprennent. Eux aussi, malgré leur budget triple du tien et leurs 35 contrats professionnels, ont du mal à finir les mois de 31 jours. Evidemment, je vous passe, le moment du « c’était quand même mieux avant » et du « c’est plus ce que c’était » qui arrivent en général vers le fromage. Et le repas se termine gentiment dans la joie et la bonne humeur ou tous se souhaitent un bon match, tout en pensant : on va vous mettre la misère et toi l’arbitre t’as intérêt de te rappeler qu’on t’as bien accueilli…et vous autres les directeurs, rappelez-vous qu’on vous a filé un Saint nectaire etc etc… Ces mêmes directeurs auraient quand même bien fait une petite sieste, m’enfin, ils sont pas là pour ça. A la fin du repas officiel, tous retournent dans leur camp (les plus gentils remercient même les bénévoles pour ce bon repas) : les arbitres vont se préparer, les officiels vont commencer à vérifier les infrastructures, les licences et tout le reste, et les présidents peuvent enfin respirer et dire ce qu’ils pensent… Toute ressemblance avec….. non non.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 05.02.22 8:10
Et puis y a lui..
On le sait tous, le rugby est un sport d’hiver et varié (à 15, à 10, à 7, à 5….). Un sport fait pour tous, même si le rugby de haut niveau demande quand même à être plutôt affuté, celui de plus bas permet encore à tous gabarits de venir se faire plaisir. Bon, là, sur la photo, je suis pas sûr que le plaisir soit réel. La joie de l’entrainement du vendredi soir en plein hiver. Ça grelotte à qui mieux mieux, ça rentre les mains dans les manches et les oreilles dans la capuche. Le groupe se resserre auprès de l’entraineur. Les joueurs gèlent sur place et les plus fragiles s’imaginent déjà mourir d’hypothermie …. Et puis il y a lui, le Sylvain… Il comprend pas trop le principe des mains dans les manches, des capuches et des bonnets. Il sait pas trop à quoi ça sert. Lui, il est pas là pour trier les lentilles, pour calibrer les bulles ou pour acheter du terrain. Il est là pour s’entrainer. Il s’impatiente même… Le ballon dans les pognes, il est prêt. Rien à foutre des conseils du coach, il veut jouer, courir, respirer le bon air, tomber dans cette bonne neige qui fait circuler le sang. Il regarde ses coéquipiers avec pitié. Rien que des douillets toujours à se plaindre pour la moindre bricole. Il les voit en train de mourir de froid, alors que franchement, un peu de neige et de vent n’a jamais tué personne. Il regarde l’ailier, frigorifié, à l’article de la mort, quasiment un pied dans la tombe. Alors que lui, si ça se trouve (vu que la photo est coupée), il a un pied dans la tong…
Ps : rassurez-vous, la photo n’est pas d’hier.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 07.02.22 17:33
Le rugby d’avant : le remplaçant frais.
Déjà, et pour vous montrer que l’orthographe c’est quand même important, quand je parle du rugby d’avant, je veux bien sûr parler du rugby d’avant et pas du rugby d’avants. Là, on va parler du rugby de quand c’était parait-il mieux, mais qu’en fait ça dépendait de l’entraineur. Parce qu’il y longtemps, le rugby se jouait à 15 et tant pis si t’avais un gars de l’équipe qui se blessait. Tu finissais à 14 et j’imagine les plans de jeu de chaque équipe avec comme consignes de dézinguer le premier venu. Et puis, un peu plus tard (environ à mon époque), les remplaçants ont enfin été autorisés. Mais attention, pas n’importe comment : t’avais le droit à 6 remplaçants sur la feuille et t’avais le droit d’en faire rentrer que deux (et encore, uniquement sur blessure). Tu le vois arriver le plan bien foireux, pour qui se retrouvait remplaçant frais ? Je vais vous la faire par l’exemple, ça sera plus simple à comprendre. Dimanche on joue à l’autre bout de la France. 7 heures de bus, départ à 4 heures du matin. Déjà, tu sais que ça va être à la fois long et compliqué. Le capitaine a bien tenté un départ la veille, pour être mieux en forme, mais vu comment ça s’est passé la dernière fois qu’on l’a fait, l’entraineur ne voit pas bien la différence entre se coucher à 4 heures du matin ou se lever à la même heure. Donc on part très tôt, point ! Et le vendredi, dernier entrainement de la semaine, celui ou les entraineurs annoncent les équipes et celui ou en général, la réserve écrase la première sur le match à balles réelles, quand arrive la compo d’équipe et que tu entends ton nom dans les remplaçants frais, tu te dis que t’as gagné à la tombola de l’infortune. Sur les 6 remplaçants de la première, t’en as quatre qui joueront d’abord avec la réserve et qui doubleront, et t’en as deux qui sont annoncés remplaçant frais, dont toi ! Pas de bol. En gros tu vas faire comme les autres, c’est-à-dire te lever vers 3h30, te taper 7 heures de car, manger le traditionnel carottes rappées- escalope-purée-yaourt-ceux qui veulent un café lèvent le doigt, sur le coup des 11 heures, 11heures et quart. Tu vas participer à la petite marche digestive. Tu vas jeter un œil sur la première mi-temps de la réserve. Tu vas te changer comme les autres, t’échauffer comme les autres…. Et après t’attends qu’un de tes potes qui jouent à peu près le même poste que toi se pétent pour pouvoir jouer un petit moment. Avec un peu de chance qu’est peut-être même pas une chance, tu peux être arbitre de touche, histoire de rester à peu près dans le match. Sinon ? Ben sinon, tu regardes le match en tenue de joueur, et si ça se passe bien, à la fin, tu vas quand même prendre ta douche pendant qu’un dirigeant range ton maillot même pas sale… Et tu remontes dans le bus pour un retour interminable. Un peu dégouté, un peu déçu et quand même fatigué. Heureusement que maintenant, c’est plus comme ça, parce que pour les nostalgiques de notre rugby d’avant, cette histoire de remplaçant frais, franchement, c’était pas mieux que maintenant..
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 08.02.22 9:12
C’est le métier qui rentre…
Tu l’as déjà entendu cette phrase ! Le genre de phrase qui se dit quand il t’arrive un truc pas rigolo sur un terrain. Le soigneur te la balance pour te faire croire que t’as rien du tout. Il rentre sur le terrain et quand il constate les dégâts, c’est le premier truc qui lui vient à l’idée : « C’est pas grave, t’inquiètes pas, c’est le métier qui rentre ». Ben non, c’est vrai, y a pas de quoi s’inquiéter. J’ai la gueule ouverte comme un livre, une oreille qui pendouille sur l’épaule. Je vois pas pourquoi je m’inquiéterai. Pis si tu dis que c’est le métier qui rentre, je suis rassuré. Bon, là, c’est vrai qu’il est rentré bien profond. On pourrait même dire qu’il a forcé le passage pour rentrer. Mais comme dit plus haut, on va pas en faire tout un fromage. C‘est rien du tout. Un peu de scotch, deux bouts de sparadraps, une louche de vaseline, un grand coup d’éponge magique, et hop, retournes-y avec le sourire. Plus tard, ça te laissera des souvenirs. Mais le métier qui rentre peut aussi rentrer autrement. Il peut rentrer en tordant une cheville, en déboitant une épaule, en pliant un genou, en enfonçant une côtelette, ou en écrasant un museau. Sacré métier qui rentre, il nous en aura fait voir de toutes les couleurs. Et des fois, même si c’est ta dernière saison ou ton dernier match, s’il t’arrive une bricole, le soigneur arrive et te dit quand même : « c’est rien, c’est le métier qui rentre. » Comme quoi, on est toujours en apprentissage .
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 10.02.22 13:20
U18 – U19
Y a celui qu’est au club depuis qu’il avait même pas l’âge de jouer et celui qui arrive tout juste parce qu’on lui a dit de venir. Y a celui qu’est venu pour les copains et celui qui vient pour se défouler. Y a celui qui y croit et qu’aimerait bien qu’on le remarque et celui qui s’en fout pourvu qu’il joue samedi. Y a celui qui revient après avoir tenté l’aventure plus haut, et celui qui vient sans se prendre la tête. Y a celui qui dort pas la veille du match et celui qui cherche son sac une heure avant. Y a celui qui a ameuté tout son troupeau de fan pour se sentir encouragé et celui qui dit rien. Y a celui qui fait honte à ses parents parce qu’il pense que celui qui s’agite le plus, c’est le plus fort, et celui qui sait qu’à la fin du match, on va serrer la main aux adversaires. Y a celui qui vient pour apprendre et celui qui pense déjà tout savoir. Y a celui qui a trouvé sa place dans un groupe et celui qui l’avait remarqué pour ça. Y a celui qui rate pas un match de la première et celui qui sait tout juste qu’elle existe. Y a ces gamins qui forment un groupe et qui se créent des souvenirs dont ils n'ont même pas conscience.. Et avec tout ça, on fait deux équipes..
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 11.02.22 10:40
le talonneur est à l’honneur
- Hein ? - Je disais : le talonneur est à l’honneur…. C’est.. heu…. Un jeu de mots… de l’humour, du… - Pas compris ! le talonneur est talonneur, comme le troisième ligne est le troisième ligne ? ça veut rien dire ton truc. - Talonneur à l’honneur…. Est à l’honneur quoi ! la liaison, entre le « est » et le « à »…. - A l’honneur de quoi ? Que je suis un talonneur d’honneur ? Et pourquoi pas de séries tant que tu y es ? - Ah non pas de série, j’espère même pour le bien des autres que t’es un modèle unique. - Unique et talonneur ! Même si un talonneur n’est rien sans ses piliers. Il est seul à trois ! T'y connais nib en rugby! - Un trio quoi ! - Si tu t’y connaissais en musique tu saurais que Tryo ils sont quatre ! Et toi, c’est quoi ton nom ? - Monsieur Rusigby ! - Monsieur ? - Rusigby ! - ………………. C’est imprononçable ton truc… Tu serais pas en train de te foutre de ma gueule ?
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 11.02.22 12:36
Tournoi des 6 Nations qui étaient 5.
Un jour on m’a demandé si je faisais partie de ceux qui avaient la nostalgie des tournois des 5 nations qu’on regardait à la télé. J’ai fait le malin en répondant que non, que je n’étais pas forcément nostalgique des matchs de l’équipe de France des samedis à 15 heures et des deuxièmes mi-temps de l’autre match, à cause du décalage horaire et des commentaires envoyés par téléphone. Les français jouaient avec des Wallaby et les britanniques avec des Gilbert effilés au possible. Les deux modèles étaient bien évidemment en cuir. Ces matchs retransmis à la télé étaient un événement parce qu’à l’époque on avait le droit qu’à ceux-là et à la finale du championnat de France. Du coup, on le savait d’avance, et les jours de tournoi des 5 nations, même les écoles de rugby ne jouaient pas. Et une année, pris par je ne sais quelle folie, alors que je devais avoir une douzaine d’an et convaincu par quelques copains, je décidai de ne pas faire de rugby et de m’inscrire avec eux au basket. C’était bien, sympa, même si à ma plus grande surprise, on ne faisait pas les déplacements en bus. Adieu curé de Camaret, petite Huguette et Bali-Balo… Mais c’était bien quand même. Un chouette sport, une belle ambiance, des bons potes, ça roulait bien… Quand tout à coup, en plein cœur de l’hiver, le drame ! Match samedi à 15 heures à domicile. Hein ? Quoi ? Comment ça match, samedi à 15 heures ? Et le tournoi des 5 Nations, comment qu’on ferait pour le regarder ? Le quoi ? Qu’ils m’ont répondu les autres… Ben le match de La France pardi ! Et là, les autres, ils savaient même pas de quoi je parlais. Z’en avaient rien à foutre du tournoi des 5 nations, de Roger Courderc, de Bala , de Rives, Joinel, pardo, Lescarboura et de tous les autres. Ils les connaissaient même pas… Ben, vous me croyez ou pas, mais c’était tellement une incompréhension pour moi que je suis retourné au rugby, rien que pour ça…. Du coup, pour l’histoire de la nostalgie, ben je suis moins sûr.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur
Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur