Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur

Nombre de messages : 3807 Date d'inscription : 10/08/2008

Tournoi des 6 Nations qui étaient 5.

Un jour on m’a demandé si je faisais partie de ceux qui avaient la nostalgie des tournois des 5 nations qu’on regardait à la télé. J’ai fait le malin en répondant que non, que je n’étais pas forcément nostalgique des matchs de l’équipe de France des samedis à 15 heures et des deuxièmes mi-temps de l’autre match, à cause du décalage horaire et des commentaires envoyés par téléphone. Les français jouaient avec des Wallaby et les britanniques avec des Gilbert effilés au possible. Les deux modèles étaient bien évidemment en cuir. Ces matchs retransmis à la télé étaient un événement parce qu’à l’époque on avait le droit qu’à ceux-là et à la finale du championnat de France. Du coup, on le savait d’avance, et les jours de tournoi des 5 nations, même les écoles de rugby ne jouaient pas.
Et une année, pris par je ne sais quelle folie, alors que je devais avoir une douzaine d’an et convaincu par quelques copains, je décidai de ne pas faire de rugby et de m’inscrire avec eux au basket. C’était bien, sympa, même si à ma plus grande surprise, on ne faisait pas les déplacements en bus. Adieu curé de Camaret, petite Huguette et Bali-Balo… Mais c’était bien quand même. Un chouette sport, une belle ambiance, des bons potes, ça roulait bien… Quand tout à coup, en plein cœur de l’hiver, le drame ! Match samedi à 15 heures à domicile. Hein ? Quoi ? Comment ça match, samedi à 15 heures ? Et le tournoi des 5 Nations, comment qu’on ferait pour le regarder ? Le quoi ? Qu’ils m’ont répondu les autres… Ben le match de La France pardi ! Et là, les autres, ils savaient même pas de quoi je parlais. Z’en avaient rien à foutre du tournoi des 5 nations, de Roger Courderc, de Bala , de Rives, Joinel, pardo, Lescarboura et de tous les autres. Ils les connaissaient même pas…
Ben, vous me croyez ou pas, mais c’était tellement une incompréhension pour moi que je suis retourné au rugby, rien que pour ça….
Du coup, pour l’histoire de la nostalgie, ben je suis moins sûr.

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Promotion d’honneur.

Cet après-midi, retour au bord des terrains du rugby amateur. Celui des entrées gratuites, de la bourriche pas chère, du vin chaud bien dosé et du café dans des grands verres. Cet après-midi, c’était Blanzat-Châteauguay contre Sauxillanges, avec une victoire des verts 32 à 10 contre des jaunes qui ont lutté avec leurs armes.. C’était bien.
Au début, je m’étais dit que j’allais faire un vrai résumé de match, en parlant des actions, du jeu, des mêlées, tout comme un vrai journaliste. Mais après la 37 ème pénalité sifflée, j’ai changé d’avis vu qu’il restait encore 72 minutes de jeu et que j’avais pas prévu assez d’encre pour tout noter. J’ai donc décidé de me focaliser sur les petits détails qui font que le rugby amateur reste celui qui nous fait, peut-être pas rêver, mais bien avancer dans tout ce qu’on aime dans ce sport. Et j’ai pas été déçu. Encore moins quand le 10 de Sauxillanges, ancien mauvais noir de talent (ou mauvais noir d’ancien talent), démontra devant un public amusé qu’il n’avait plus l’âge des relances hasardeuses depuis ses 22. Cette magnifique relance déboucha donc sur l’unique essai des blanzato-casteljoyeux. A ne pas refaire donc.
Et puis il y a eu ce carton rouge. Mais je sais pas pourquoi. Ceux qui regardaient ont dit que c’était à cause d’un plaquage cathédrale… Franchement, l’homme au sifflet doit pas aller à la messe tous les jours, parce que c’était à peine un cadrage chapelle, un tout petit plaquage de rien du tout, qui pourtant laissera les jaunes à 14 pour les deux tiers du match, et c’est bien dommage.
Mais le fait du match, pourtant passé inaperçu, restera forcément cet ultime et dernier claquage de la légende Philippe Rugbyniecki en fin de première mi-temps qui fera dire à l’intéressé que cette fois, c’est terminé et qu’il arrête pour de vrai (comme en 2018, en 2019, en 2020 et en 2021). Un claquage dû parait-il à une hygiène de vie peu compatible avec le sport, ce qui parait, quand on connait la bête, fort probable. Et en parlant d’hygiène de vie, comment ne pas revenir sur cet autre fait de jeu dont le public est friand : la blessure de l’arbitre : propre, belle, nette, et bien heureusement anecdotique. On a cru au pire, mais ce n’était qu’une simple crampe. Cette crampe qui te prend quand tu fais trop de sport et que ton muscle appel à l’aide, ou quand tu n’en fais pas assez et que ton muscle n’est pas habitué. Sur ce coup, j'opterai plutôt pour la deuxième option. Un petit massage, un peu de réhydratation, et la mi-temps pour récupérer et tout redevenait dans l’ordre.
Et puis y a eu la deuxième mi-temps. Les verts ont méchamment pris le dessus en marquant trois essais de plus, mais comme pour le match Italie-Angleterre, il ne s’est plus passé grand-chose d’intéressant.
Un bon petit match, avec un nombreux public et quelques vieilles têtes connues, qu’on croise toujours avec plaisir…

Monsieur Rusigby à la neige (depuis son canapé)

Faut bien s’y intéresser quand même à ces jeux Olympiques d’hiver en Chine. Du coup, j’ai regardé un peu le Slopetsyle et j’ai rien compris. Pas le sport en lui-même, ça j’ai bien compris que c’était du ski acrobatique ou les participants doivent faire des belles pirouettes en l’air et descendre sur des fausses rampes d’escaliers et sur des faux murs en fausse neige super bien imités, avec même les faux joints entre les faux parpaings.. J’ai aussi bien compris que le slopestyle était plutôt maintenant une sorte de ski urbain. Surtout là-bas ou dés qu’on voit le décor derrière avec des cheminées d’anciennes centrales nucléaires qui dissimulent à peine la méga friche industrielle top écologique. Non, ce que je n’ai pas compris c’est tout le lexique utilisé par les commentateurs pour nous expliquer à nous, novice de ce sport. Un langage exclusivement américain (j’espère quand même que ce n’est pas de l’anglais, parce que les anglais en ski…même acrobatique..) qui pourrait très bien être expliqué en français pour qu’on y comprenne un peu mieux. Exemples : les doubles backflip et les doubles frontflip, qui s’appelaient quand j’étais petit : les double salto arrière ou double salto avant. Et puis il y a les runs, les switch, voire les switch double en mille-six, les backside 1800 qui sont vachement mieux que les backside 1640, et même des 4 triple Cork 1440, que je sais pas ce que c’est.
Avant tout ça, ça s’appelait du ski acrobatique et au mieux du ski hors-piste, mais comme dans tous les sports, quand ça commence à devenir un peu trop libre, faut vite créer des compétitions avec des juges et des figures imposées, des fois que la liberté devienne un peu trop suspecte.
Heureusement, nous dans le rugby, on n’en est pas encore là… On joue encore à l’instinct, dans des stades en vrai herbe et au grand air… J’espère qu’un jour on ne verra pas des matchs dans des stades couverts avec des pelouses synthétiques (les premiers degré, calmez-vous)

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Les belles histoires du rugby amateur qu’on aime.

Paulo le jeune…
Alors là, je vais vous raconter une histoire qu’on voit que dans les films américains ou le gentil perd du début à la presque fin et que finalement, c’est lui qui gagne… C’est l’histoire de Paul, à qui je vais donner un nom de scène : Paulo, parce que tous les Paul s’appellent Paulo, c’est bien connu..
Et vu qu’hier c’était la journée internationale du cancer de l’enfant, je publie l’histoire aujourd’hui, parce que le Paulo, c’est presque plus un enfant.
Surtout, c’est lui qui m’a contacté pour que je vous raconte son histoire… L’histoire de sa vie. Moi je voulais pas, parce que d’autres l’ont déjà fait.. Mais lui, il voulait parce qu’il aime bien comment je raconte. Pfff, putain de gamin… Ok jeune, vas-y racontes-moi ton histoire triste que je la raconte aux autres après.
Et vas-y que mon Paulo, il m’explique ses années rugby au SOM (Millau), ou, encore juniors, certains (dont lui) l’imaginent déjà en première… Sauf que, à pile 18 piges, en 2014, il ressent comme un grincement pas normal dans le genou. Pas bien ! Et après examen, radio, scanner et tout le cinéma: pas bien du tout ! On lui trouve une saloperie bien dégueulasse avec un nom vilain comme tout. Un truc qui vaudrait mieux jamais entendre, mais qu’on pourrait résumer par : cancer des os. Pan dans ta gueule mon petit Paulo ! Là, le jeune sportif qui avait tout bien fait pour être en bonne santé se prend un bon parpaing par la truffe, et avant de soigner la tumeur, va falloir déjà qu’il se remette la tête dans le bon sens. Imagine : 18 barreaux, un avenir plein de promesses, le rugby comme passion et un cancer des os pour te pourrir tout ça.
Une fois accepté ou du moins toléré la situation, le traitement est mis en place, et tant qu’à faire, vu que la bête est solide, les toubibs se disent qu’ils peuvent envoyer du lourd pour ça se passe mieux et le plus vite possible. Mais ça, c’est la théorie, parce que dans la pratique c’est un peu plus compliqué. Je vous passe les détails sur la chimiothérapie, le sciage d’un bout de péroné et le sectionnage du nerf releveur, les baisses de régime, les coups de moins bien, les effets secondaires du traitement, les douleurs en tous genres, les séjours à l’hosto, les sacrifices de l‘entourage et de tout le reste parce que ça vaudrait un livre entier et qu’on n’a pas le temps pour ça.. Bref, tout ça pour dire que même si ça va pas forcément mieux pour le Paulo, ça va pas non plus forcément plus mal. Les toubibs qui s’y connaissent souvent mieux en médecine qu’en rugby émettent de sérieuses réserves quant à son avenir sur un terrain. Déjà, s’il remarche à peu près droit, ça sera déjà pas mal. Mais il y a les copains, les soutiens du rugby de partout qui s’en foutent un peu des avis médicaux et qui continuent d’être là pour être prêt quand lui le sera de nouveau. Des élans de solidarité, des messages plein de soutien, du genre « tu vas te sortir les doigts d’où je pense et tu vas revenir rapidos, parce qu’on compte sur toi »….
Et devinez ? Mais oui, tout à fait ! En 2020, du côté de Séverac le Château (parce que Millau, fédérale 2, ça faisait un peu trop), le Paulo a ressenti le besoin de ressentir le bruit du carrelage sous les crampons et de revivre le bonheur des entrainements dans le froid et la boue…
Et depuis, il rejoue…à l’aile, mais il rejoue.
Et même qu’il m’a dit que sur ce coup-là, c’était vrai que le rugby en général l’avait vachement aidé et que c’était une grande famille… C’est pas toujours le cas, mais pour Paulo, c’était ça…. Et pis j’aime bien les histoires qui finissent bien.

Mademoiselle

Il lui a dit : « je te préviens, je fais du rugby ». Elle a répondu : « d’accord. Mais pour le moment, mets ta langue dans ma bouche, et embrasse-moi. »
6 mois pour tard, elle vient de passer son premier après-midi au stade. Son premier match de rugby en vrai. Elle s’est caillée les miches dans ces tribunes trop grandes et en plein courant d’air. Elle a rien compris aux règles. Elle a essayé de comprendre, mais mise à part voir 15 mecs rentrer dans la gueule de 15 mecs, elle n’a saisi aucune subtilité de ce sport. Même quand ça se battait pas, elle a cru que ça se battait. Elle a pas non plus compris les histoires de pénalités qui valent 3 points sauf quand c’est des transformations. Elle a trouvé un peu le temps long, mais elle a dit qu’elle viendrait, alors elle est venue. A la fin du match, elle a attendu son amoureux, qu’est venu la voir avant d’aller prendre sa douche. Il était un peu sale, un peu mâché, mais il avait pas mal. D’abord il a jamais mal. Fallait bien qu’il lui montre que le rugby n’est pas ce sport de bourrin où on se fait toujours massacrer. Il a dit qu’il se dépêchait de prendre sa douche et qu’après, ils iraient boire un coup.
Au club house, elle a eu le droit d’être présenté aux copains. Un rugbyman c’est pas toujours malin avec les filles, mais quand il voit son pote avec cette fille c’est pas pareil. Il sait que là, c’est du sérieux, alors il sait se tenir et essaie d’être poli. Elle, elle écoute, sourit aux histoires de troisième mi-temps, essaie de se remémorer le match qu’elle vient de voir en essayant de comprendre les subtilités des explications de certains. Elle comprend pas tout, mais c’est pas grave. Son copain reste avec ses potes, elle attend. Ils refont le match, reboivent une bière, puis une autre. Un joueur monte le son de la chaine, la musique est à fond, les chansons s’enchainent. Les bières aussi. Elle va s’assoir vers d’autres filles qui attendent aussi en discutant ou en surveillant les enfants. Elles parlent de tout et de rien. Sans s’en rendre compte, elle s’intègre aussi à ce groupe. Le temps passe, une autre fille arrive, dit bonjour à toutes, s’assoit près d’elle, discute un peu et lui demande : « c’est lequel ton copain ? ». Elle se retourne et répond : « Le grand, qui fait la chenille sur la table avec le slip sur la tête. »
Deux heures plus tard, ils rentrent ensemble. Il laisse sa voiture sur le parking et oublie son sac au club house. Il monte dans la voiture et avant de s’endormir, il dit : « j’t’avais prévenu, je fais du rugby. ».

En joug !

Rien qu’avec le titre, t’as compris pourquoi l’entraineur des avants, on l’appelle l’adjudant. C’est de sa faute aussi ! A chaque fois qu’on se lie pour travailler la mêlée, au lieu de dire comme disent les arbitres pour nous habituer, il gueule : « A mon commandement ! En joug ! Arrrrrrgh !. Bon, le troisième commandement, on comprend pas trop ce que ça veut dire. Certains comprennent : Go ! D’autres : jeu ! Mais l’essentiel, c’est bien qu’on pousse tous ensemble et si possible dans le même sens. Une fois qu’on est prêt à dessouder la machine, le coach nous demande de pousser encore plus fort et encore plus longtemps. Il en profite pour réajuster quelques positions douteuses de certains, et sa phrase favorite reste quand même le célèbre : « Baisse le cul, t’es pas à la légion. » Comme si on était des chèvres à légionnaires, nous, les gros, les sur qui on peut compter quand ça tombe épais. On dit rien et on baisse le cul. D’ailleurs, à force, on n’y fait plus gaffe. De toute façon, il a toujours quelque chose à nous reprocher. Alors qu’on ait le cul plus haut que le bassin ou que nos appuis ne soient pas assez écartés, c'est réglé, ça lui va jamais. On décolle le joug du sol, on le pousse sur deux ou trois mètres, et on recommence. « No Scroum, No ouine » qu’il dit après l’effort et avec son accent local. C'est pas de lui, il l’a entendu à la télé, et l’a noté sur son petit carnet ou il pose ses notes et ses remarques pour les fois d’après. Et on recommence : « A mon commandement ! En joug ! Arrrrrgh ! Et il est content. On a les tripes en vrac, les ailes qui touchent la piste et les cuisses en feu, et lui, il est content. Du coup, ça lui redonne le gout à l’effort. Enfin surtout pour nous. « Allez, on en refait une dernière, mais cette fois, je mets le frein à bloc sur la charrette. On pousse des cris d’animaux, on fume de partout, on a la roue avant qui frotte au garde-boue, mais tant qu’on fait pas avancer la bestiole, faut qu’on pousse ! A la fin, on a les oreilles en steak haché parce que tu penses bien qu'ici, on n'a pas les moyens de se les badigeonner d'Elasto. L'Elasto, c'est pour les matchs.

Le local, ça change tout.

Avec le salon de l’agriculture, ça fait une semaine qu’on en entend parler de ces histoires de circuit court, de produits locaux, et de ce besoin quasi vital de revenir aux bases d’une production comme avant. A force de vouloir acheter plus loin et moins cher, on a fini par s’y perdre un peu et s’éloigner de certaines valeurs.
Et hier soir, j’étais au match des clermontois (on va pas parler du résultat, du contenu, c’est pas le sujet) avec en bonus, la réception d’après-match (parce que Monsieur Rusigby, parce que c’est comme ça et parce que vous avez qu’à en faire des livres sur le rugby). Je n’y vais pas souvent et je ne vous cache pas que depuis quelques temps, j’y allais plus par politesse et avec un œil plutôt critique, que pour le plaisir de croiser Machin ou Bidule.
Donc hier soir, heureuse surprise de retrouver un lieu convivial, sans m’as-tu vu à tous les coins de comptoir et sans star système selfisant à tout va. Surement parce que le public à changé à cause des résultats bof bof du moment et qu’il est moins classe de se montrer là-bas. Mais surtout parce que depuis quelques temps, la maison jaunarde remet au gout du jour le circuit court et le produit local et qu’il est bien plus agréable de revoir des gamins d’école de rugby du coin jouer en pro. Des gamins qui se rappellent d’où ils viennent, des gamins qui sont heureux d’inviter la famille et les copains, des gamins qui sont fiers de porter les couleurs, des gamins qu’on a tous plus ou moins vu grandir pour peu qu’on s’intéresse au rugby amateur, des gamins qui vivent leur belle jeunesse avec un esprit club house-troisième mi-temps qui leur rappelle certainement leurs petits clubs du début, des gamins que peu de gens ont envie de déranger pour un selfie ou un autographe. Et du coup, des gamins qu’on n’est pas impressionné de croiser, ce qui ne nous empêche pas d’être fiers de leur parcours. Bref, des gamins bien élevés, conscient de ce qu’ils sont et surtout, conscients de ce qu’ils ne sont pas encore.
Donc, vu que souvent je tape avec gourmandise sur ce rugby professionnel qui s’éloigne de plus en plus de notre rugby amateur, bénévole et sans calcul, je trouvais qu’il n’y avait pas de raisons d’en parler en bien quand t’y passes un bon moment.
Et ces jeunes, qu’ils viennent d’Issoire, de Riom, des Combrailles, de Montaigut, de Mende ou d’ailleurs, ils ont tous commencé dans des écoles de rugby ou le plaisir du jeu passe avant le résultat obligatoire.
Merci à eux. Merci à la jeunesse prometteuse… (et quand vous serez des stars, n’oubliez pas qu’un jour, j’ai écrit que vous étiez des gars bien…)
Et bravo, à l’ASM pour avoir envoyé deux ou trois joueurs pros dans chaque école de rugby du Puy de Dôme ce mercredi. Parce que produire local, ça change tout.

Vie de club, Fédérale 1, on en est donc là…

L’autre jour je me moquais gentiment de notre pilier droit : jeune, solide, discret, formé à Commentry (Auvergne), passé par les espoirs de l’ASM (Auvergne), et à Issoire depuis 3 saisons (Auvergne aussi), je me moquais gentiment de lui en transformant son nom de famille (Dagouret) en Dagourashvili…. Et là, le Dag me reprend en me disant : rigole pas, cette année, y a au moins 5 ou 6 arbitres qui, avant de me parler, m’ont demandé si je parlais français ou même : do you speak french ?
Voila,… Parce que t’es pilier droit, parce que tu joues en fédérale, parce que t’es chauve avec une grosse barbe…. Ben c’est pas normal que tu sois d’ici. Un pilier droit, ça doit venir d’ailleurs sinon c’est pas un vrai pilier droit ! Et les arbitres ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de parler anglais à des joueurs dans un championnat de France ? C’est à qui de s’adapter ? Ils se rappellent pas la célèbre phrase de Chabal (we are in France, we speak french) ? Et comme le Dag il est gentil, il répond qu’on peut lui parler en français parce qu’il est français, même si ça à l’air étonnant vu son poste. Mais nous, qu’on était con comme des manches, si on était tombé sur un arbitre qui nous avait posé ce genre de question, tu penses bien qu’on aurait répondu avec un air tout benêt : « კითხვა ვერ გავიგე, შეგიძლიათ გაიმეოროთ? , qui veut dire : « k’itkhva ver gavige, shegidzliat gaimeorot? « ou encore : « je ne comprends pas la question, vous pouvez répéter? » . Juste pour rigoler un peu..

Quand tu seras grande.

Quand tu seras grande, tu joueras peut-être encore au rugby et peut-être même que tu en feras ton métier. Tu joueras avec d’autres toutes aussi passionnées et tu trouveras ça bien.
Quand tu seras grande, il y aura peut-être juste du rugby tout court et on ne sera plus obligé de rajouter « féminin » pour expliquer que tu joues au rugby.
Quand tu seras grande, certains clubs arrêteront peut-être de vous caresser dans le sens du poil en public parce que ça fait bien d’avoir des féminines, et vous considéreront comme les autres équipes de ce même club. Vous aurez le droit aux mêmes avantages, aux mêmes dotations, aux mêmes conditions de transports, et vous ne jouerez plus à des horaires de fin de matinée sur des terrains annexes loin de tout.
Quand tu seras grande, tu seras peut-être internationale, tu représenteras ton pays et tu auras droit à la même reconnaissance que tes homologues du XV de France.
Quand tu seras grande, peut-être que tu seras le modèle de jeunes joueuses qui auront des posters de toi dans leur chambre.
Quand tu seras grande, peut-être que ce sera vraiment comme ça et qu’il n’y aura peut-être plus besoin de fixer une date pour la journée internationale des droits des femmes comme aujourd’hui.

Grand Chelem !

Mais chut, faut pas le dire, faut pas en parler, il parait que ça porte malheur. En attendant, c’est ce que qu’on attend pour samedi prochain, avec en prime un petit passage au gyrobroyeur de nos meilleurs ennemis, ceux qui ont inventé le rugby, le fair-play et le « sorry, good game ». Mais nous qui avons eu la chance de connaitre les avants matchs, les pré-saisons, les objectifs fixés en secret dans la salle de vie du club ou le vestiaire confiné, on sait comment ça se passe en vrai. On connait le discours intime aux joueurs et le discours officiel donné aux journalistes. Le grand Chelem ? Non bien sûr, on n'y pense pas, l’important est d’enchainer des bons matchs, de respecter les consignes et le plan de jeu. Prenons les matchs les uns après les autres, et sachons rester humbles, etc etc… En vrai, quand le coach il répond ça en public, et si t’es joueur et un peu simple d’esprit, t’as du mal à comprendre, parce que juste avant, il braillait qu’il fallait casser la gueule à tout le monde, qu’on était les meilleurs des meilleurs et que surtout, en face, y avait rien que des pompes à vélo pas foutus de mettre un pied devant l’autre. Des branques, des rigolos à qui on va faire passer le gout du pain. Mais dans les règles, dans l’esprit du jeu….
Préparer les joueurs à être les meilleurs, sans qu’ils se disent qu’ils sont les meilleurs tout en leur rappelant bien qu’ils sont les meilleurs. Ça s’appelle donner confiance sans idolâtrer. Pas compliqué !
En attendant, on commence sérieusement à retrouver des joueurs qui font rêver les petitous et il y a longtemps que ce n’était plus arrivé.
Voyez pour moi, quand je me lance dans une séance de dédicaces pour essayer de vendre mes bouquins qui parlent de rugby des petits clubs. Voyez un peu comment je suis considéré.
En vrai, si un jour, ça m’arrive, ben je crois que serai content… Pas de signer Antoine Dupont, mais bien de voir qu’enfin les petits ovaliens ont des modèles qui ne font plus peur aux mamans.
Dessin : Jean-Michel Lafon.

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La chasse aux bénévoles

Le bénévole, et plus encore le dirigeant, seraient parait-il des espèces rares. Des espèces en voie de disparition. Pas ou peu de reconnaissance, des missions de plus en plus réglementées, et des compétences exigées équivalentes à un niveau d’ingénieur spécialisé en sport collectif. Comment faire alors pour augmenter et renouveler le cheptel, quand on sait ce que demande comme temps le bon fonctionnement d’un club amateur tel que le nôtre ?
Le plus simple pour répondre à cette question importante est de demander à un chasseur expérimenté. Un ancien joueur, ancien dirigeant et aujourd’hui entraineur d’une équipe de jeunes. Il traine au club depuis que celui-ci existe et, depuis le temps, il a mis au point une technique de chasse redoutable qui lui permet à chaque intersaison d’avoir de nouvelles personnes dévouées à sa cause. Pour plus de sécurité, je préfère ne pas dire son nom, afin que personne ne puisse le reconnaitre et surtout pas Sophie sa femme, sinon, ça ferait des histoires.
Mais, tel le reporter de guerre, j’ai été le rencontrer chez lui pour qu’il me donne quelques explications sur son efficace technique.
Il a commencé l’interview en me remerciant d’avoir pensé à lui pour un tel sujet. Je n’ai pas hésité à lui répondre que c’était normal, vu que c’était lui le meilleur. Un peu de pommade flatteuse dans le dos, n’a jamais fait de mal à personne, et surtout, ça nous l’a détendu pour le restant de l’interview.
Il m’a donc expliqué sa technique, qui, je n’en doute pas, doit aussi marcher ailleurs. Ça m’étonnerait quand même qu’une telle manière d’agir soit sortie du cerveau d’un ancien demi d’ouverture. Ou alors, le rugby a vraiment changé.
Le plus simple me dit-il, c’est de choisir la bonne période. Et la période propice au recrutement d’un bénévole pour jeunes, est la même que pour le recrutement de joueurs. La période des mutations. Un jeune joueur souhaite signer chez nous, ou arrive de notre école de rugby. En général, ce jeune joueur vient accompagné de ses parents ou au, minimum d’un seul. Et ces gens ont besoin d’être rassuré, car vous n’êtes pas sans savoir qu’à partir des cadets, nos équipes évoluent le plus souvent au niveau national. Et qui dit national, dit déplacements longs et en bus. C’est à partir de ce moment, qu’il faut intervenir et placer la première attaque. C’est pile poil le moment d’expliquer aux parents que d’ailleurs, vu que les déplacements se font en car, et qu’une équipe compte 23 joueurs et 5 accompagnateurs, ce qui nous fait une petite trentaine de personne et que si on part du principe qu’un bus compte environ un cinquantaine de places, on fait rapidement le compte que lors des déplacements, une vingtaine de place sont disponibles….pour les parents qui, à tout hasard, souhaiteraient suivre leur gamin un peu partout en France et en Auvergne. Là, le père (c’est plus simple de prendre le père en exemple, mesdames ne m’en voulez pas) est ravi de cette explication. Sa petite tête se met à calculer à une vitesse incroyable et il se dit qu’en plus de pouvoir surveiller son môme loin de ses bases, ça ne lui coutera pas une tune en essence. Et il se montre donc très intéressé par la proposition. Il ne le sait pas encore, mais en acceptant de monter dans le car, il vient de mettre le pied dans un engrenage merveilleux. Lors du premier déplacement, il est comme convenu, présent au moment du départ et à l’instant précis où il posera le pied sur la première marche du marchepied de l’autocar, il sera cuit, piégé et aura du mal à faire marche arrière. On lui proposera ou pire encore il se proposera de porter le sac des maillots ou la pharmacie jusqu’aux vestiaires. Il se dira qu’il peut bien faire ça. Mais s’il ne se méfie pas, cette première initiative sera considérée par le staff technique comme acquise. Ainsi, sans s’en rendre compte il fera partie de l’équipe accompagnatrice, et deviendra rapidement indispensable. Ensuite, le temps des longs retours de matchs, on aura tout le temps de lui expliquer que ce serait mieux s’il prenait une licence de dirigeant, pour des histoires d’assurances, de droit d’entrer sur le terrain et d’autres choses toutes aussi futiles et exagérées. Et le mec accepte une fois de plus, en comprenant bien toutes ces obligations.
Et voilà, un de plus dans l’organigramme du club.
Bon, il ne faut quand même pas croire que tout est aussi rose que cette explication. De notre côté, faut aussi se méfier, parce que si on n’y fait pas gaffe, le papa du joueur, nouveau dirigeant peut se montrer très efficace et en un tour de manège devenir président du club, sans qu’on s’en rende compte. Rigolez pas, ça s’est déjà vu.

Les petits clubs amateurs…

Vous allez rire, enfin peut-être pas.. Dernièrement, j’ai sérieusement envisagé de fermer cette page. Je me disais que j’écrivais beaucoup sur le rugby des petits clubs, sur le rugby amateur, sur plein de choses qui vous parle certainement et que finalement, à part vous faire plaisir, ça me servait pas à grand-chose. C’était un peu avant les fêtes et j’essayais tant bien que mal de vendre ou au moins de faire connaitre mes bouquins et la BD, tout en continuant d’écrire des chroniques sur la vie de nos petits clubs. Et puis, au fil des posts que je lisais à droite à gauche, ou en regardant qui partageait mes chroniques, je me suis rendu compte que beaucoup le faisait, mais qui, quand c’était le moment d’offrir un cadeau ou un livre aux enfants de leur EDR choisissait plutôt des livres connus, plus professionnels, mieux quoi ! Et du coup, je me suis sérieusement demandé pourquoi je continuais. Je crois juste que je m’y prends mal ou que je ne sais pas y faire. Peut-être devrais-je juste mettre un début de chronique pour appâter, peut-être que je devrais fermer la boutique et me contenter de sortir un nouveau livre tous les deux ou trois ans, avec un peu de publicité ; juste ce qu’il faut. Rien que de l’inédit. Il m’arrive de mettre un club en avant, de raconter un match entre telle et telle équipe. En général, ils aiment bien, et pourtant, aucun (ou alors je ne le sais pas), n’a eu un jour l’idée ne serait-ce que d’offrir pour une bourriche, un loto, ou autre un de mes bouquins. Sûrement que c’est plus classe de mettre en lot quelqu’un de plus connu ou de plus bankable. Quand je vais sur les bords de terrain, si on me reconnait, en général je ne reçois que des encouragements, pis quand arrive le moment de la bourriche, on revient aux vraies valeurs du rugby qui brille et on peut gagner un beau maillot jaune et bleu de top 14, ou un bon d’achat dans la boutique du même club jaune et bleu, mais jamais un livre de Monsieur Rusigby. Et pourtant des messages ou on me demande si je peux faire la pub pour tel événements ou tel match, j’en reçois une bonne dizaine par semaine. Rien qu’aujourd’hui, une pub pour un loto ou on pourra même gagner un beau maillot (mais pas jaune et bleu) d’un club de top 14..
Finalement, parler du rugby amateur, essayer de le valoriser, mettre en avant le bénévolat, je suis pas si sûr que ça que ça vaille le coup… ou alors je me trompe, mais je crois bien que non…
Si vous avez des idées….
Mais la page de Monsieur Rusigby est certainement en train de vivre ces derniers jours..

Je vous fais claquer celle-là parce qu'elle était prête et après je réfléchis à l'avenir de cette page.

Gros !

Les susceptibles, les irrités, les tendus du vocabulaire et les énervés de la bien pensance, passez votre chemin, cette chronique risque de vous agacer. Vous qui êtes à l’affut du moindre faux pas pour mettre à terre celui qui ne pense pas comme vous et qui écrirait des choses horribles sur la couleur d’Untel, la religion de Machin ou le poids de Truc, allez voir ailleurs, parce qu’aujourd’hui, attention, on va parler des gros !
Gros… C’est pas un gros mot, calmez-vous. Surtout chez nous, les bourrins du rugby. Gros, ça veut dire avants, ça veut dire 8 de devant et même s’ils sont pas tous gros ! On dit les gros pour devant et les gazelles pour derrière. Des fois, il arrive même que les gros, énervés par les maladresses des gazelles les traitent de danseuses. Et comme les gazelles ont peur des gros, elles disent rien. C’est la loi du plus fort et c’est très bien comme ça.
Mais gros, c’est encore autre chose et quand les parents d’un jeune cadet se rendent pour la première fois au match de leur enfant, ils leur arrivent d’être choqués par des encouragements tels que : « allez gros, c’est ton match aujourd’hui ! » ou bien : « Ouais gros », « bieeeen gros »… Là, les parents, enfin surtout la maman en général, elle comprend pas trop le principe. D’abord son fils il est pas gros, et quand bien même il le serait un peu, c’est pas trop un truc à lui rappeler en public. Sauf que pas là. Le gamin, il dit rien. Pire, il dit : « oui, ok, j’ai compris, t’inquiètes. » Encore un mystère de ce sport. Surtout qu’un peu plus tard, une ragnole de même pas 50 bornes rentre sur le terrain et elle entend les mêmes encouragements : « Allez gros, etc etc.. ». Là, elle comprend encore moins, parce qu’autant son fils, bon, effectivement que peut-être il est un peu en surpoids, mais l’autre crevette qui vient de rentrer : pas du tout ! Elle se dit alors que ça doit être un code, une façon de parler entre rugbyman. Ils s’appellent tous gros entre eux, ça doit être ça. Pis des fois, le terme gros est remplacé par Bro, qui est le raccourci de brother, de frère en américain. Alors peut-être qu’en fait, elle a mal entendu, et qu’ils s’appellent Bro entre eux, peut-être…. Et pourtant non, c’est bien gros qu’ils disent. Ma foi, si ça leur va. Il se nomment tous gros entre eux…. Et soudain, badaboum !!!! Sur une anodine touche, juste devant elle, un méchant d’en face cause à son môme et lui dit texto : « ho gros, tu te calmes ». Et ça part en vrille direct. Parce qu’autant entre coéquipiers, y a aucun souci à se traiter de gros, mais l’autre d’en face, lui il a pas le droit, ça se fait pas, c’est pas sport et il a dit ça rien que pour faire dégoupiller notre gros, qu’est pas si gros que ça, mais un peu quand même…
Je te dis qu’il en faut de la cuture et de la subtilité pour comprendre tout ça quand t’es pas de ce monde ovale.
Un peu comme pour Mohammed, ici, tout le monde l’appelle Momo, mais les autres d’en face, ils ont pas intérêt d’essayer à l’appeler comme ça, parce que Momo c’est note Bro, notre gros, notre……enfin vous m’avez compris…

Les protections.

Je sais je vais encore parler des trucs qu’étaient mieux avant…. Enfin peut-être pas finalement mieux. Quand on n’avait pas ou peu de protections pour se protéger du mal qu’on pouvait nous faire. Avant c’était pas mieux, c’était juste pas pareil : Maintenant les joueurs et joueuses se protègent pour éviter la blessure, alors que de notre temps, vu qu’on n’était pas des lumières, on faisait l’inverse et on protégeait les blessures qu’on avait déjà. Une autre école donc.
Par exemple, quand dans le couloir qui menait au terrain juste avant le match, tu voyais ton vis-à-vis porter un casque, t’étais à peu prés sur que sous le casque y avait quelques points de sutures. Alors que maintenant c’est l’inverse, si le mec met un casque c’est justement pour pas aller se faire recoudre après le match. Si t’enfilais un protège côtelettes, c’est parce que t’avais les flottantes qui flottaient mal, et pareil pour les épaulières ; sous chaque épaulière se cachaient quelques vilaines accromios encore douloureuses. Pour les bandeaux sur les oreilles, c’était encore un peu différent, parce que jouer devant est ne pas avoir de choux restait suspect. Si t’as pas de choux, c’est que tu y a pas mis le nez. Pis après tu mettais un bandeau, parce que quand même, un chou, c’est joli, c’est classe, ça impressionne, mais putain, ça fait quand même mal vachement longtemps.
Maintenant, ils se protègent avant d’avoir mal. Ils font de la prévention. Et vas-y que je te mets un beau casque, et des fois même un bandeau sous le casque, que je te mets le protège-dent, l’épaulière en mousse, le sous-vêtement rembourré, la coquille, le cuissard rembourré aussi etc etc.. Y a bien plus que les protège-tibias qui ne sont plus à la mode. Parait que c’est parce qu’on n’a plus le droit de mettre un petit coup de pointu dessus et que du coup ça sert plus à rien… Pourtant c’était efficace comme technique, et pas dangereux, surtout pour ceux qui jouaient avec des bouts carrés. Pour celui d’en face par contre, ça pouvait vite devenir sensible, et c’est pour ça qu’il fallait mettre les protège-tibias. Je sais pas si ça évite les blessures, mais je pense que ça doit rassurer le joueur d’enfiler une armure avant d’aller au combat…
Enfin, tout ça pour dire que même si tu peux tout te protéger en achetant toutes sortes de protections à la mode, on voit que le bon vieux bandage à l’Elasto reste encore une valeur sûre.

Qui est vraiment Monsieur Rusigby?

Sa plume est connue depuis plusieurs années… « Dans l’intervalle » est partie sur ses terres, à côté d’Issoire où régulièrement, il écrit des chroniques, tantôt humoristiques, tantôt taquines, mais toujours avec un fond de vérité.
Un passionné qui au départ a fait "ça pour rire et pour faire rire les copains." Sauf que maintenant, c'est presque du sérieux..!

https://www.facebook.com/DLintervalle/videos/654071921928882/

Monsieur…

Vous vous rappelez de la chronique qui s’appelait « Mademoiselle » ? Elle parlait de cette demoiselle, fraichement amoureuse d’un rugbyman et qui venait pour la première fois, voir un match de rugby en vrai. Elle ne connaissait pas le rugby et donc forcément, elle avait pas tout compris. Pour le même prix, elle avait aussi découvert le club-house et la troisième mi-temps qui va avec. Ma foi, qu’elle s’était dit, si ça lui plait, si c’est ça qu’il aime….. Chacun sa passion, chacun son kif et sa façon de se défouler.
Elle, c’est plutôt la danse qu’elle aime et qu’elle pratique. Mais pas la danse des baluches et des boites de nuit. Non, la vraie danse. Classique, modern jazz…. La danse qui demande énormément d’entrainement, d’efforts et de sacrifices. C’est son truc à elle. Elle en fait minimum 6 heures par semaine et des fois plus. Lui, ça le dépasse un peu. Il est pas dans ce genre d’émotion. Il comprend bien la souplesse, mais pour le reste, les pointes, les sauts tout ça, tout ça, il voit pas bien la subtilité. Mais vu qu’elle a fait l’effort de venir se cailler au bord d’un terrain pour du rugby, et vu qu’il est bien amoureux, il a promis qu’il viendrait, alors il y va : Spectacle de danse à La maison de la culture. Un vendredi soir. Déjà, il a fallu prévenir l’entraineur que vendredi, il serait pas là. Il a pas trop osé dire pourquoi de peur d’être pris pour un con, mais il sera pas là vendredi et c’est tout !
Elle, elle attendait ce moment depuis longtemps. Une danseuse étoile qui vient en représentation ici, c’est un peu un événement. Et puis elle est fière de pouvoir enfin montrer son sport, sa passion à son amoureux. Va savoir, peut-être même qu’il va aimer. Par contre, le sweat à capuche aux couleurs du club, tu oublies. Ce soir, on va au spectacle, donc on s’habille à peu près bien. Alors il est venu.
Au début, il a trouvé ça pas mal. Déjà parce que les fauteuils étaient confortables, et qu’il faisait chaud. Il a souri en pensant à ses potes qui devaient se cailler dans la boue du stade annexe.
Il a pas tout saisi de l’émotion, de la sensibilité. Lui, ce qu’il a surtout remarqué, c’est que les danseurs et les danseuses, étaient secs de chez secs ? Rien de trop, gainé comme pas possible et vraiment super souple. Gras comme des guidons de vélo…
Quelques applaudissements bien codés, pas de « Houuuu !!! », ni des gros mots qui fusent des gradins. Un vrai spectacle pour avertis.
Et je vous parle pas de la mi-temps que dans ce milieu, ils appellent l’entracte.. Même pas une buvette avec le speaker qui annonce les résultats de la bourriche.
A la fin, elle semblait heureuse et elle a demandé si ça lui avait plus. Evidemment, il a répondu que oui, que finalement, il s’attendait à pire. Et l’histoire, elle était chouette l’histoire non ? Ah parce qu’il y avait une histoire ? Là, il a pas pu mentir et il a dit qu’il avait pas tout compris, mais que quand même, ces danseuses et danseurs, quelle souplesse !
Le dimanche, de retour dans son club pour le match, il était encore impressionné par la performance et il s’est dit que si ça se trouve, lui et ses potes, ils pourraient essayer de faire pareil…. Mais y a encore du taf..

Réforme et Kamoulox des chiffres.

Parce que peut-être n’avez-vous pas eu la chance de faire math sup, math spé, les chiffres et les lettres et le Sudoku spécial automne-hiver, vous n’avez pas tout compris de cette nouvelle réforme des championnats fédéraux. Pour ce qui est des championnats territoriaux, je laisse ça aux spécialistes, parce qu’entre les pré-je sais pas quoi, les finales de terroirs, de ligues et d’ex-comité et les séries qui n’en seront plus, j’ai un peu de mal à suivre.
Mais pour en revenir aux différentes divisions fédérales, c’est beaucoup plus simple, même s’il est peut-être plus judicieux de revenir en arrière pour comprendre le pourquoi du comment. Accrochez-vous, attachez vos ceintures et éteignez vos cigarettes, on y va !
Il y a deux ou trois saisons de ça, juste en dessous de la Pro D2, il y avait le Fédérale 1 : simple à comprendre. Et dedans cette fédérale 1, y avait des grosses équipes quasiment professionnelles et d’autres quasiment pas du tout. Vous imaginez bien que ces différences de budget, de préparation, de récupération et de possibilités de recrutement, amenaient une belle différence de niveau. Les gros et riches ne trouvaient pas ce championnat hyper intéressant et trouvaient que d’aller jouer chez des amateurs ne les préparaient pas à l’étage au-dessus. Leur détresse sportive a été entendue et une nouvelle division entre la ProD2 et la fédérale 1 a été créé : la Nationale. Bien ! Vu les résultats des équipes qui sont montés de Nationale à la ProD2 cette année, je vois pas bien le bénéfice, mais enfin bon..
Seulement voilà, en fédérale 1, il y avait encore des grosses équipes et des petites équipes, ce qui en terme purement sportif, veut dire que (par exemple) dans une poule de 12, il y a un premier et un douzième ( c’est d’ailleurs le principe de n’importe quel championnat de sport collectif ou individuel, mais bon…). Etant acquis que le championnat de Nationale est devenu un championnat professionnel, il a été décidé qu’il faudrait encore une fois réduire les écarts entre la fédérale 1 et la Nationale. Pif, paf, schblonk…. Et pour la saison prochaine on recrée une nouvelle division qu’il s’appellera donc la Nationale 2, qui regroupera les 16 premiers de fédérale 1 + 8 vainqueurs des barrages de ceux classés entre la cinquième et la huitième place de leur poule, moins les deux premiers qui monteront directement en nationale, plus les deux derniers qui descendront de Nationale… Facile à comprendre.
Les autres, ceux qui auront fini entre la neuvième et la douzième place de leur poule et ceux qui auront perdu en barrages resteront en fédérale 1, accompagnés de je sais plus combien d’équipes qui étaient en fédérale 2 cette saison.
Si on veut être un peu critique, on peut se rendre compte que sans démériter, certains clubs de fédérale 1 vont descendre de deux divisions en deux saisons tout en restant en fédérale 1… Et c’est ça qu’est magique..
Et voila….
Sinon, soyez patients, l’année prochaine à cette même époque je vous expliquerai pourquoi, il a été décidé de créer une Nationale 3, qui sera l’intermédiaire entre la Nationale 2 et la fédérale 1….
En photo, une explication plus simple par les chiffres..

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Et merci.

Ce weekend, c’est le début de la fin… De la fin de championnat pour certains, de la fin de la phase régulière pour d’autres. Et bien sûr, de la fin tout court pour quelques anciens. Dernier match à domicile, dernier match en déplacement, fin du bal. On fera un dernier au revoir, un dernier salut. Peut-être qu’on laissera entrer le joueur seul en premier. On lui laissera la vedette pour sa dernière. Il profitera de ses derniers moments sur le pré et tout se ménagera dans sa tête : les souvenirs, les victoires, les défaites, les beaux gestes, les vilaines bagarres, les coups de chaud et les intempéries. Des regrets surement, parce qu’on lui avait bien dit d’en profiter, que ça passait si vite une carrière et qu’effectivement aujourd’hui, il se rend compte que ceux qui l’avaient prévenu avaient mille fois raisons. Dix, quinze, vingt saisons et tout est passé à une vitesse folle. Des regrets, mais pas de remords. En bien ou en mal, bon ou mauvais, il aura donné tout ce qu’il avait à donner. Dernière quatre-vingt minutes. Peut-être moins, si le coach est un peu malin et lui accorde une dernière sortie sous les applaudissements. Peut-être même qu’il prendra le temps de serrer la main aux adversaires et à l’arbitre avant de se rendre aux vestiaires en passant coté grande tribune pour un dernier au revoir à tous…
C’était si bien, si fort. Les copains, les coéquipiers, les adversaires, les stades différents, les déplacements, les grands moments et ceux à oublier. Mais il faut se faire une raison et laisser sa place. Parce que c’est vrai qu’en ce moment, avec le retour du printemps, de l’herbe bien verte, des terrains souples et des phases finales, tout est agréable. Mais la préparation d’intersaison, les entrainements hivernaux, les blessures du dimanche et les courbatures du lundi reviendront encore plus fort la saison prochaine. Ne pas faire la saison de trop et savoir s’arrêter à temps.
Une dernière troisième mi-temps digne de ce nom et au revoir et merci pour tout…

L’adversaire.

Celui contre qui on joue. Celui qui n’a pas la même couleur de maillot. Ah le vilain, le moche, le salaud ! C’est celui qui nous reçoit avec l’intention de nous battre. Mais il y a pire, des fois, c’est celui qu’on accueille et qui a l’intention de nous battre aussi.
Nous qui bossons toutes les semaines aux entrainements pour mettre en place une tactique infaillible, pour avoir une condition physique irréprochable, pour progresser et atteindre les objectifs annoncés en début de saison. Nous qui faisons des sacrifices énormes pour être prêts quand il faut. Nous qui… Et l’adversaire, fourbe comme un adversaire, malin comme un adversaire, sans cœur comme un adversaire, qu’est-ce qu’il fait ? Il fait pareil que nous !! Il s’entraine aussi toutes les semaines pour progresser, avoir une condition physique au top et mettre en place une tactique infaillible. Et tout ça pour quoi. Mais pour nous battre pardi ! Voyez un peu la mentalité ! Nous battre ! Alors que nous, si on s’entraine, c’est juste pour gagner et pour faire plaisir à notre public. Tandis que eux, ils veulent nous battre ! Ils veulent nous voir baisser la tête et rendre triste nos fidèles supporters. Bravo !
Des fois l’adversaire est plus fort et même avec toute la meilleure volonté du monde, il faut se rendre à l’évidence et le laisser gagner.
Des fois, ça se tient et, avec une mauvaise fois incroyable, l’adversaire fera tout pour ne pas nous laisser gagner.
Des fois l’adversaire est plus faible et (enfin) nous pouvons mettre en place tout ce que nous avons travaillé la semaine. Mais attention, il arrive que ce même adversaire soit tellement plus faible, qu’il se permette des choses, qu’il ose tenter des trucs et qu’à notre grand malheur, réussisse même des machins qui normalement ne réussissent jamais. Tellement plus faible qu’à la fin, c’est lui qui gagne.
Mais le pire du pire, le grave du grave, c’est que des fois, ben c’est nous l’adversaire. Et là, il n’est plus question de quoi que ce soit, parce que c’est à nous de faire foirer les plans des autres… ceux qui sont nos adversaires et que nous aussi du coup.

Être éliminer aux nombres d’essais…

En voila une belle règle, à la con. Parce que ceux qui l’ont inventé ont dû se dire qu’en l’appliquant ils privilégiaient le jeu offensif, la balle à l’aile la vie est belle, en récompensant l’équipe qui a marqué le plus d’essais en cas d’égalité en fin de match éliminatoire. Dit comme ça, à la limite, ça peut s’entendre. Surtout si c’est toi le gagnant à l’arrivée.
Mais si t’es le perdant. Si t’es l’équipe qui est éliminée à la fin parce que t’as marqué moins d’essais que l’autre ? Comment tu vois le truc ? Simple, tu te dis qu’effectivement, t’as marqué moins d’essais que l’adversaire et que pourtant au final t’as le même nombre de points. Du coup, tu conclues que si t’as le même nombre de points, c’est que t’as marqué plus de pénalité… Et que si t’as marqué plus de pénalités, c’est qu’en face, ils ont fait plus de fautes….
Du coup, la règle qui privilégie le jeu offensif, ben ça marche plus, et ça devient la règle qui privilégie l’équipe qui fait le plus de fautes, et ça, c’est plus une logique sportive de privilégier les fautifs.… Logique non ?
Vivement que je sois président du monde et du rugby…

Rencontre..

Vendredi, j’ai accueilli chez moi un écrivain du rugby qui venait dédicacer son dernier livre le lendemain à Issoire. Jean-Michel Cormary qu’il s’appelle…. Jean-Michel, avec un prénom pareil ça vous donne à peu près l’âge du bonhomme et à peu près aussi les années ou il faisait le malin sur le pré. Et vu qu’à quelques années prés on a le même âge, même si je suis beaucoup plus jeune, on a obligatoirement parlé du rugby d’avant. Du rugby de quand on était jeune, beau, rapide, fort, svelte….Ah non, pas svelte, et un peu con aussi… Des beaux souvenirs, des matchs contre des équipes qui nous faisaient peur et qui sont maintenant au fond de la gamelle, des rencontres improbables etc etc…
Qu’on soit du sud-ouest ou de la plus belle région du monde (L’Auvergne donc), il est évident que le rugby a été et est toujours le même partout. Le rugby des villages, des petits clubs et des grands clubs qui, à l’époque faisaient croire que le rugby de première division était totalement amateur. De n’importe quel niveau, c’était un sport qui permettait l’élévation sociale et si t’étais un cancre de première à l’école, tu pouvais quand même espérer trouver un emploi pas degueu du tout grâce au rugby..
On a parlé de ça, sans se dire que c’était mieux ou pire.. Juste que si c’était mieux, c’était juste parce qu’on était plus jeune. Pas plus.
Et vu que quand même, on est des techniciens, on a abordé des sujets plus pointus, plus sensibles, plus réservés à l’élite du rugby dont nous faisons partie, en évoquant….. Les bouts carrés…. Bouts et carrés, je devine à l’évocation de ces deux mots, les larmes monter chez les anciens. Un pan de l’histoire du rugby, ces bouts carrés…. Mais comme souvent, plusieurs écoles s’affrontent quant à leur utilité. Bien évidemment, les précis et précieux botteurs pensent encore que ces bouts carrés leur permettaient de taper du pointu pile poil entre les perches, alors que les douillets estimaient qu’ils protégeaient les arpions, des crampons (22 coniques) des adversaires toujours prompts à faire souffrir…. Et les autres, ceux de l’ombre, ceux qui parlent pas qui agissent, ceux dévoués aux basses œuvres. Ceux-là, avec un soupçon de nostalgie, une larme de souvenirs et un nuage de regrets, ont toujours pensé que les bouts carrés, pour les côtelettes, on n’a jamais trouvé mieux….
Et vous avez pas honte ?... Moi ? Bah non….

Photo trouvée sur le net....

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Le bouclier

C’est le Graal, l’aboutissement, le rêve et l’utopie. C’est l’objectif, le fantasme et la rage.
Oh qu’il en aura fait couler des larmes, qu’elles soient de joie ou de tristesse. Inaccessible pour certains. Comme une évidence pour d’autres, on le regarde avec envie, on passe à côté sans le regarder par superstition. On le touche, on le caresse, on lui parle en le tutoyant. Il est superbe quand on l’a en main et très laid quand il nous échappe.
Et puis, on le gagne ! On va le chercher, on nous le donne, il nous appartient pour une année. C’est le nôtre, et il y aura notre nom dessus. On le soulève, on le montre, on l’embrasse, on se le passe de mains en mains. On le trimballe partout, on l’expose, on l’explose aussi. Le temps d’une soirée, d’un weekend, ou d’un été, on ne le quittera plus. Pris en photo comme une rock star, gardé par des vrais gardes du corps, il faut faire la queue pour le voir en vrai. On l’emmène de fête en fête, de foire en foire, et de petits clubs en clubs voisins.
Mais le temps d’une nuit de folie, le temps d’un weekend hors du temps, on le maltraite un peu et on s’en sert pour tout. Il sera planche de surf dans les bains du stade, table de pique-nique improvisé, plateau repas ou même bouclier de chef gaulois. Il glissera des mains, écrasera un orteil, explosera une arcade, cassera quelques verres et laissera sa trace sur un mur de plâtre. Il dormira dans une voiture, une chambre d’hôtel ou derrière un comptoir. Ignifugé à grands coups de champagne, sueur, sang et rouge à lèvre. Verni à la mayonnaise, au Ketchup et à l’huile de friteuse. Il n’en ressortira que plus fort, plus beau et jalousé.
Et quoi qu’en pensent certains, il sera respecté au-delà du raisonnable…

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Les cadets ,

qu’on appelle officiellement U16 à cause de : U pour Under (moins en anglais) et 16 parce que normalement ils ont moins de 16 ans. Ils sont donc nés, soit en 2006, soit en 2007. Moins de 16 ans en début de saison. Ceux qui sont nés au premier semestre 2006, peuvent donc avoir 16 ans en cours de saison, mais c’est pas grave, c’est le début de saison qui compte.
La catégorie U16, reste la catégorie charnière. Après avoir connu les joies de l’école de rugby dans sa globalité, les gamins se retrouvent avec un groupe rien que pour eux. Ils ne forment plus qu’une équipe sans devoir voyager avec des plus petits. Même si il leur arrive de voyager avec les U18. Toutefois, Ils ont leurs propres dirigeants, leur propre soigneur, leur manager, leurs entraineurs et même leurs groupies. Ils jouent un vrai championnat, avec poule, bonus offensif, défensif. Ils ont un sponsor spécifique sur le maillot. Tout comme les grands.
Presque des adultes. Encore des enfants. L’âge bête, celui qu’on regrette quand on vieillit. Mélange de déjà homme, à gros bébé. Entre celui qui se rase déjà tous les jours, à celui qui s’entête à laisser le duvet sous le nez pour prouver qu’il est grand, et à celui qui continue de croire qu’avec de la merde de pigeon ça va venir. La catégorie des physiques imposants, des ragnoles, qui plus tard seront peut-être aussi grands que les autres, des petits gros qui deviendront des grands maigres, des grands maigres qui deviendront des grands grands, des arrières qui deviendront troisième ligne, des troisièmes lignes qui deviendront talonneur et des piliers qui deviendront des piliers.
A cet âge, déjà, ça envoie du jeu, ça rigole, ça se chamaille, ça se croit solide, c’est solide. C’est de l’ado pur jus, avec le rugby pour canaliser toute cette bonne vitamine. Chez nous (et chez vous aussi j’espère), avoir un bon groupe de copains c’est la garantie de voir l’avenir du club sur la bonne route.. Et si les petits cochons ne les mangent pas, un bon nombre de ces petits mauve et noir, pourront prétendre au label mauvais noirs.
Mais pour en arriver là, ils devront s'entrainer encore et encore, et apprendre, progresser, gagner, perdre et donc grandir. Faites pas les cons, les gamins, on compte sur vous pour 2027-2028.
Les U16 , en v’la une belle catégorie..

Haut niveau

Ils y étaient tous. Celui qui prenait l’affaire très au sérieux, l’autre qui était arrivé légèrement en retard d'une heure. Il y avait aussi celui qui avait oublié son short et celui qui cherchait vainement son protège dent. En face, à peu près pareil : une ancienne gloire de fédérale un petit peu embonpointnisé qui jouait en dix, des piliers sur qui on pouvait compter en mêlée mais pas plus, le petit jeune qui débutait dans le sport et le demi de mêlée à la passe d’un seul côté.
Deux coachs par équipe, habillés de circonstances (bonnet, vareuse, bas de survêtement, chaussettes par dessus…. La base)
Un temps d’hiver.
Un public clairsemé (mais connaisseur)
Un arbitre en fin de parcours, qu’avait annoncé dès le départ qu’il ne ferait pas jouer les avantages trop longtemps, à cause d’une vieille douleur au genou récurrente par temps froid.
Et allez, c’est parti pour 80 minutes de bonheur.
Engagement, jeu, passes, retour intérieur, maul, ruck, touche pas droite, mêlée, chandelle, touche directe, re-mélée, jeu, passe redoublée, en-avant (pas vu), re-jeu…. Ho l’arbitre, et l’en-avant tu l’as pas vu ? Jeu, mêlée, hors-jeu, pénalité, on la tente, ratée, renvoi aux vingt-deux, rentrée par le coté (pas sifflé)… ho l’arbitre, y a rien là ? Jouez ! Maul, premier arrêt, passe, en-avant, mêlée, à refaire, liez, quatre-vingt-neuf, en-avant (pas sifflé)….Ho l’arbitre, tu veux mes lunettes ??
Stop !!!
L’arbitre appelle tout le monde devant la petite tribune pour bien que tous entendent (joueurs, coachs et public)
- Bon, les gars, qu’on soit bien clair : vu votre niveau et vu mon niveau, si je siffle tout, on s’en sortira jamais. Compris ? On repart sur une mêlée…

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Dopage !

Tiens, c’est vrai, j’ai jamais parlé de dopage ici… Peut-être parce que je sais des choses qui vaudraient mieux pas que je répète. Tu sais les trucs que prennent certains joueurs avant de jouer… Le Guronsan ? Mais non, ça c’est pour les partiels d’étudiants. Non, je veux parler de plus sérieux, plus violent, plus performant. Les pieds de cochons du dimanche matin ? Voila ! Et si t’y rajoutes un peu ou beaucoup de rosé, de la charcuterie et un joli plateau de fromage, là, ça commence à devenir sérieux. On peut parler dopage et modification des performances. Mais le dopage, c’est pas pour tout le monde. C’est pas un truc à discuter avec le premier venu. Tu veux un exemple ?
Un jour que je ne savais pas quoi faire, j’ai décidé de reprendre le sport après un bonne inter-saison d’une dizaine d’année. Pour ça, rien de mieux que de repartir sur un léger footing et encore mieux si t’es en vacances au bord de la mer… Direction la plage et go !
Je chausse de mes plus belles baskets et m’en vais donc courir au son du roulis des vagues. L’avantage d’être en vacances loin de chez soi, c’est qu’on a peu de chance de rencontrer quelqu’un qu’on connait. Ça évite de se sentir ridicule si on croise une connaissance en lui expliquant que si on est rouge écarlate foncé et à l’article de la mort, c’est parce qu’on court depuis plus de deux heures alors qu’en fait on vient de parcourir un petit 500 mètres en petite foulée et qu’on ressemble déjà à Yoann Diniz à l’arrivée des JO.
J’ai donc fait mon footing annuel grâce à une volonté de fer plutôt qu’à une condition physique exemplaire. Et à la fin, histoire d’éviter de boiter pendant deux mois à cause des courbatures, je me suis calé contre une rambarde pour une série d’étirements, enfouis eux aussi dans ma mémoire.
Et c’est là qu’il est arrivé avec son chien. Le parfait vacancier. Tout bien comme on lui a dit. Le genre de bonhomme que je pensais voir uniquement dans les émissions culturelles d’NRJ 12 que mes gamines regardent en cachette : claquettes, short à fleur, tee-shirt Johnny Halliday avec les aigles qui brillent et le loup qui hurle dans une lune en noir et blanc., Le tout accompagné d’un chien qui va chercher les bouts de bois qu’on lui jette.
Le type devait avoir envie ou besoin de parler, vu qu’il vient me taper la causette en me fait remarquer que le sport ça à l’air dur. Puis il rajoute : surtout quand on se dope pas. C’est pas comme les autres aux jeux olympiques qui sont tous dopés. Vu ma tête de mourant, il a bien vu que question dopage, il n’y avait pas de risques avec moi. Après, Il a parlé des russes, des chinois, du tour de France et des autres qui se dopent aussi. Pour me rassurer sur ses compétences, il a semblé bon de rajouter que lui, il avait jamais fait de sport et qu’il s’en portait pas plus mal.
Après avoir cherché mon souffle un peu partout, j’ai réussi à lui dire que, je ne connaissais rien au sport et que c’est pour ça que j'avais fait du rugby. J’ai rajouté entre deux quintes de toux que je savais pas s’il y avait du dopage dedans, vu que dans cette discipline, les russes et les chinois, ils sont pas bons.
Il a pas saisi la subtilité de la réponse, et il a dit que même au rugby ils sont dopés et que ça se voyait quand ils jouaient au stade de France pour le tournoi des 5 nations. Il a même rajouté que le stade de France, ça devrait être que pour les concerts et qu’il y avait vu Johnny et que c’était son meilleur souvenir de sport.
Entre mes étirements de mollets et ceux des cuisses, j’ai quand même réussi à lui faire remarquer que le Johnny, avant d’être mort, il chantait rarement à jeun, et que du coup, un artiste, même chargé à bloc, c’est un génie, alors qu’un sportif qui prend un Di-antalvic de trop c’est un voyou.
Là non plus, il a pas compris la réponse… Juste qu’il a cru que je disais du mal de Johnny et il est reparti jeter un bâton au clébard…
Du dopage dans le rugby ? Sûrement ! Et d’ailleurs, je suppose que ceux qui prétendent lutter contre, sont les mêmes qui voudraient plus de matchs, plus de compétitions, plus de spectacles, plus de combats, et surtout plus d’oseille…
Vu que ça m’a énervé de penser à ça, je suis reparti courir une heure ou deux pour me calmer…

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Souvenirs de retour…

Aujourd’hui, on retourne encore un peu dans le passé et dans la nostalgie. Parce qu’en général vous aimez bien et que moi aussi un peu quand même…
On retourne à l’époque ou il n’y avait pas beaucoup d’autoroutes et où il nous fallait prendre les Nationales pour les matchs à l’extérieur. On traversait des petites villes et des villages, et au retour, vu qu’on ne parlait pas trop de ces histoires d’amplitudes horaires pour les chauffeurs, on pouvait s’arrêter boire un coup dans un de ces petits bistrots ouverts les dimanches soir. On arrivait un peu tard et des fois on en ressortait très tard. Des fois même, on retrouvait d’autres équipes et c’était la garantie de soirée prolongée, de chants et pourquoi pas, de premiers contacts pour les futures mutations. Et quand sur la route, tu trouvais un bar d’ouvert, avec en plus un parking suffisamment grand pour garer le car, c’était parfait.
Y en a un qui était impeccable pour ce genre d’expédition. Un petit bistrot de village tenu par une petite mémé au caractère bien trempé. Un petit bistrot ouvert du moment ou la patronne se levait et jusqu’à ce qu’elle se couche. Un bistrot typique, vieillot, avec la tête de sanglier empaillée réglementaire accroché à un mur et l’étagère de rigueur pour les coupes et trophées de quelques concours de pétanque. Même ouvert, quand il n’y avait personne, la mémé restait dans son arrière cuisine et regardait la télé.
Et c’est là qu’on arrivait : 50 bonhommes d’un coup débarquaient dans le troquet avec l’objectif de vider les futs et tout le reste tout en refaisant le match. La patronne qui en avait vu d’autres sortait de l’arrière cuisine, soufflait en voyant l’affluence soudaine et prenait toujours la bonne décision. Elle regardait chacun sans rien dire et après une rapide étude du cheptel expliquait :
- Toi et toi, vous m’avez l‘air plus dégourdi que les autres, donc vous servirez les tournées. Toi et toi, qui m’avez l’air sérieux , vous tiendrez la caisse. Moi, je retourne regarder mon feuilleton !

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