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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 10.11.22 16:25
L’entorse de la cheville.
Une jolie blessure banale, vu qu’on on y est quasiment tous passé un jour ou l’autre, que l’on ait fait du rugby ou même un vrai sport. Mais là où c’est drôle, c’est qu’en fonction du niveau ou on a joué, on n’a pas vécu cette blessure de la même façon. Plus t’as joué haut, plus c’est grave et moins ça dure longtemps. T’as compris la subtilité ? Alors j’explique avec des images, ça sera plus simple. Situation 1 : Match de haut niveau (genre jusqu’à la Nationale) : un joueur marche sur le pied d’un autre et sa cheville vrille. Résultat : douleur, médecin ou kiné, évacuation sur brancard et pour finir, diagnostic fait par le médecin officiel et si possible devant les caméras. Ils appellent ça, le point infirmerie : « Suite à une anodine action de jeu, Bidule souffre d’une lésion due à un étirement du ligament interne au niveau de l’articulation talo-crurale, avec apparition d’un œdème nécessitant une compression et une interdiction d’appui sur la jambe atteinte. Un période de repos avec prise en charge du staff médical est préconisé pour 10 jours avant une reprise des entrainements collectifs. Un retour à la compétition est envisagé sous 3 semaines. Résultat, si on n’a pas fait les deux premières années de médecine, on n’a rien compris à part que le mec boite et qu’il faudra attendre au moins 3 semaines pour le revoir jouer. Situation 2 : même topo sauf que le match est un match qui va de la fédérale1 à la promotion d’honneur : un joueur marche sur le pied d’un autre joueur et sa cheville vrille : Résultat : douleur, soigneur, évacuation par deux co-équipiers qui le soutiennent. Pour le diagnostic, soit le mec va aux urgences et tout le monde sait que les Urgences le dimanche en fin d’après-midi, ça dure des plombes. Soit il attend le lendemain et la plage horaire réservée aux joueurs du club par le kiné pour en savoir un peu plus. En attendant, il passe sa soirée avec de la glace sur la cheville et le lendemain le kiné lui explique qu’il a une bonne entorse, que rien n’a l’air trop touché : « t’évites de poser le pied par terre pendant deux ou trois jours, et dès la semaine prochaine, tu viendras renforcer ta cheville au cabinet et on fera un peu d’électricité. Dans un mois et demi, tu pourras rejouer tranquille ». Et enfin, Situation 3. Re-même topo, mais là, on parle d’un bon vieux match de Série. Un joueur marche sur le pied d’un autre et sa cheville vrille. Résultat : bagarre générale parce que forcément, c’était fait exprès, douleur, soigneur. « Blablabla, arrêtes ton cinéma, tu t’es juste tordu le pied, il est même pas bleu et ça saigne même pas ». Un coup de bombe de froid et ça repart. Tant que c’est encore chaud, t’as pas mal. Et vu que le mec boite encore pas mal le dimanche d’après, on le mettra remplaçant et il fera la touche, ça sera plus tranquille pour lui et il fera le nombre pour la feuille. 6 mois plus tard, un spécialiste de la cheville lui explique que le sport pour lui, c’est terminé, que ses ligaments sont plus que distendus et qu’il fera un vilain vieux avec plein de vieilles douleurs.. Pas grave, il aura le temps d’avoir mal quand il aura vraiment arrêté. Un strap d’elasto et un peu de pommade plus tard, notre gars retourne au charbon comme si de rien n’était… Le coach lui a toujours dit qu’il était la cheville ouvrière de l’équipe, et faut pas décevoir. Voilà, trois situations différentes pour trois fois la même blessure, et la seule fois ou ça sera pareil pour tout le monde, c’est que quand, l’âge aidant, arrivera les premiers froids et la saison humide, cette putain cheville se rappellera à leurs bons souvenirs…
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Iffic
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 12.11.22 8:49
La fracture du scaphoïde.
Ma préférée ! Parce qu’il faut bien le dire, la fracture du scaphoïde c’est, neuf fois sur dix, une blessure dont on n’est pas très fier quand il faut expliquer comment on a fait. C’est la blessure des voyous et des tueurs à gages. Mais des tueurs à gages de seconde zone. Ceux qui n’ont qu’une cartouche et qui se loupent. En général pour bien réussir sa fracture du scaphoïde, faut l’annoncer avant. Enfin, t’annonces tes intentions et en fonction de comment ça se passe, tu vois après si t’as cassé le machin ou pas. Explications par la pratique : Depuis deux ou trois mêlées t’as le talonneur d’en face qui fait un peu le malin et ça commence sérieusement à t’agacer. Sur la prochaine, elle est pour lui. Et justement, la prochaine vient d’arriver. En bon deuxième ligne que tu es, tu te prépares et dès que le demi de mêlée introduit le ballon, tu dis à ton talonneur de s’écarter, et tu balances, poing fermé, tout ce que tu peux sur la truffe du deux d’en face. Sauf que… Le deux d’en face il a aussi entendu quand t’as dit à ton pote de s’écarter, et il a bien vu qu’il commençait à t’agacer. Alors, par un réflexe de survie et de protection de l’espèce, il rentre instinctivement la tête dans les épaules, ferme les yeux et attend que ça se passe. Et quand ça part, ça arrive pile poil sur son crâne qu’est dur comme un crâne de talon. Résultat, au lieu de lui exploser le tarin qu’est plutôt une partie molle du corps, tu vois ton poing fermé atterrir sur une des parties les plus dures. Shrcack !!!! Le scaphoïde, qu’est pas prévu pour ce genre de collision ne résiste pas et se brise. Bien joué champion ! Le talonneur adverse est même pas assommé et toi, tu sais que t’en auras pour plusieurs semaines avant de remettre le pied sur un terrain. Encore plus drôle, une variante peut se produire sur ce genre d’action, si ton talonneur n’a pas entendu les consignes. Là, c’est soit son pif, soit son crane que ton scaphoïde rencontre. Et si c’est son crâne, le résultat pour ton scaphoïde est le même. Vu qu’on crane de talonneur, ennemi ou ami, reste une crane de talonneur. Quoi qu’il en soit, tu viens de réaliser l’exploit de te faire une des blessures la moins glorieuse de ta carrière, mais tu verras, au fil des ans, plus personne ne se rappellera comment t’avais fait et tu pourras dire, dans les réunions d’anciens que tu t’étais cassé le scaphoïde un jour de match contre des méchants qu’étaient au moins à huit sur toi…
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Iffic
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 13.11.22 11:03
La luxation acromio-claviculaire
"Lors d’un traumatisme au niveau de l’épaule, souvent par choc direct, ces ligaments peuvent être rompus et le deltoïde désinséré. L’articulation acromio-claviculaire n’est plus stabilisée, la scapula est tirée vers le bas par la pesanteur du poids du bras, et la clavicule est ascensionnée par les muscles qui s’insèrent entre elle et le cou." Ça, c’est ce qu’il y a d’écrit dans les livres de biomécanique humaine. Mais nous qu’on est du milieu, nous qu’on est du giron, nous qu’on fait partie de la grande famille du rugby, on s’embête pas avec des mots savants. Nous, on dit : l’acromio. C’est plus simple et vu qu’on traine sur les terrains depuis des lustres, on se comprend tous quand on dit juste : acromio. Mieux ! Si on veut pas dire le mot médical quand on voit un joueur sortir tout bancale du terrain et se servir de son maillot pour soutenir le bras qui soutient l’épaule, on dit : Il a épaule dans la boite à gants. Et quand on voit la taille de certaines épaules et la taille de certaines boites à gants, on se rend vite compte que l’une n’est pas fait pour rentrer dans l’autre. L’acromio, alors ça, ça fait mal ! C’est quand on s’en fait une qu’on comprend qu’on se sert beaucoup de l’épaule. Mais en dehors de la douleur qu’une acromio provoque, on sait que si elle est bien propre, elle provoque surtout la colère du trésorier : une bonne acromio correspond obligatoirement à un maillot foutu en l’air. Parce que c’est pas facile d’enlever un maillot quand t’as l’épaule dans la boite à gants et que pour s’en défaire la meilleure solution reste encore le coup de ciseau en plein milieu du sponsor. Un maillot à 100 balles foutu en l’air ! Si t’as un ou une couturière dans le club, à la limite tu peux essayer de le refaire à peu près, mais en général le maillot découpé fini au pire dans une poubelle d’hosto, au mieux dans la collection des maillots découpés d’un service de traumatologie, au milieu d’autres maillots de rugby, de foot, ou de cyclisme. Au moins, ça fait plaisir aux personnels soignants qui voient leur collection s’agrandir chaque fin de weekend. L’acromio, une blessure que je conseille pas.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 14.11.22 12:44
La Blessure au top : la diplomatique.
Imagine qu’aujourd’hui on est dimanche. Et pas n’importe quel dimanche. Un dimanche tout pourri, humide, froid et comble de bonheur tu joues à l’extérieur chez des méchants. Pour peu que ce soit en plus le match retour et qu’au match aller t’as grandement fait le malin face aux grandes tribunes. Alors, c’est pile le moment de la sortir. D’autant qu’hier soir, dénué de toute bonne volonté, tu t’es laissé entrainer par des gougnafiers et t’as pas vu le temps passer. T’es rentré bien plus tard que prévu. Cherche plus, c’est maintenant que tu dois sortir ton joker. Parce qu’attention, la blessure diplomatique, faut surtout pas que ça soit une blessure chronique. Le genre de blessure récurrente avec rechute et tout et tout. Surtout pas ! La blessure diplomatique doit être rare et inattendue. Elle doit surprendre l’entraineur. Par contre, malgré ta bouche pâteuse et ton mal de crane d’ivrogne, tu dois quand même faire l’effort de te lever à l’heure ou t ‘aurais dû te lever pour prendre le bus. Tu dois faire croire que tu y as cru jusqu’au dernier moment, même si cette intolérable douleur au dos t’as empêché de dormir toute la nuit. Faut que ton coach ne se doute de rien. Faut qu’il entende ta grimace de douleur quand tu lui téléphoneras pour lui expliquer, la mort dans l’âme, que tu peux pas jouer aujourd’hui, parce que tu t’es bloqué le dos. Si t’es perfectionniste et appliqué, tu peux même rajouter que déjà, vendredi à l’entrainement, t’avais ressenti une petite alerte. Le coup de la petite alerte, ça marche toujours. T’avais eu une petite pique, mais tu t’étais dit que ça passerait le samedi. De l’autre côté du téléphone, le coach fera au minimum semblant de croire à ton histoire, râlera un peu et aura tout le temps du trajet pour remodeler l’équipe. Mais attention, si tu veux un autre bon conseil, évites de te pointer à l’entrainement le mercredi d’après. Fait durer le plaisir jusqu’au moins le vendredi. Donne de tes nouvelles, mais va pas faire le benêt en retrouvant miraculeusement la santé dès le dimanche soir. Un dos bloqué, même si ça à l’avantage de ne pas se voir, faut quand même prendre ses précautions et éviter de faire malin, au moins deux ou trois jours. A tous ceux qui me liront et qui se demanderont comment j’ai pu savoir qu’ils avaient téléphoné à leur coach juste avant de se rendormir…un dimanche glacial à l’extérieur..
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 14.11.22 12:59
Excellent!
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 22.11.22 9:01
Retour (encore une fois) sur le passé. Le seau et l’éponge magique.
Alors, légende? Pas légende, cette histoire d'éponge magique? Tout le monde en parle, mais seuls les vrais de chez vrais ont connu. Les vieux s'en rappellent avec nostalgie, et les jeunes l'évoquent avec respect et admiration. Mais c'était quoi, cette éponge magique? C'était quoi la recette pour la fabriquer? L'éponge magique, comme son nom l'indiquait, était une éponge toute simple, mais quand même un peu magique. Un peu comme celle qu'on utilise pour fignoler le nettoyage de sa bagnole. Une grosse éponge qu’on mettait dans un seau plein d’eau. Une eau fraiche quand il faisait chaud, et froide, voire glacée quand il faisait froid. Au bout de ce seau: le soigneur. Petit être vif, vêtu d'un survêtement démodé et chaussé d'une paire de crampons d'une autre époque. Accroupi près des entraineurs, l'homme à l'éponge magique était prêt à intervenir dès qu'un joueur restait au sol. Trottinant gentiment vers le blessé, en compagnie de son seau, il ne lui fallait jamais beaucoup de temps pour remettre le joueur sur pied. Un simple coup d'éponge et zou, le grand blessé repartait au combat comme de rien. Et c'est pour ça qu'elle était magique cette éponge : elle soignait tout ! De la plaie ouverte, à l'entorse de la cheville, et du KO au coup dans les roues, un coup d'éponge et en avant. Pour les fractures il était demandé un délai un peu plus long, mais en étant patient, ça marchait aussi. Faut dire aussi qu'à l'époque, les blessures étaient plus simples à diagnostiquer que maintenant. T'avais les coups, les plaies, les claquages, les entorses et les fractures. On parlait pas de commotions ou de ligaments. T'avais 5 blessures possibles et c'est tout ! Il y avait mêmes des blessures qui comptaient pas comme blessures. Genre, KO, fractures des côtes, retournage de doigts ou nez tordu. Ce genre de petits soucis demandaient juste un coup d'éponge, pas mieux! A la mi-temps, les plus audacieux se servaient même de l’éponge comme gourde pour se réhydrater, parce qu'à cette époque, y avait pas non plus d'histoires de contaminations. Et heureusement d'ailleurs, parce qu'après quelques interventions du soigneur, l'eau dans le seau à éponge, ressemblait à tout sauf à de l'eau. Mélange de boue, de sang, de salive, de pommade et de substances indéterminées. Malgré ça, l'éponge restait encore magique et on s'en barbouillait la figure ou on croquait dedans comme dans un fruit. Pour les clubs à petit budget et une fois le match terminé, l'éponge repartait gentiment sécher dans la boite à pharmacie, pendant que le seau lui, repartait au boulot pour une toute autre mission: permettre aux joueurs de s'abreuver le plus vite possible, d'un liquide mystérieux fait d'une dose de jaune pour 5 doses d'eau. Mais ça, c'est encore une autre histoire. La prochaine fois, je vous parlerai du temps où l'on servait des quarts d'oranges pleines de bonnes vitamines aux joueurs de chez nous à la mi-temps et des quarts de demi citrons pleins de bonne acidité aux joueurs adverses. Photo tirée du livre : cent ans de rugby à Vienne.
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Iffic
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 23.11.22 10:13
Fin de carrière.
Ça a couiné bizarrement du côté de son genou et il a bien senti que ça ne sera plus jamais tout à fait pareil qu’avant. La blessure de trop. Il avait dit, « encore une et après j’arrête. » On n’avait pas compris si dans le bout de phrase : encore une, il parlait d’une dernière saison ou d’une prochaine blessure. Finalement, il aura même pas le plaisir de choisir, vu que c’est la blessure qui a gagné. Une bonne vieille entorse du genou qu’il mettra soit sur le compte du mauvais état de la pelouse, soit de la piteuse qualité de ses pompes ou de la sournoise petite poussette d’un soi-disant coéquipier. Bizarrement le docteur qui s’y connait vachement plus que lui en entorse du genou, miserait plutôt sur la vieillerie (un peu) et sur un surpoids (beaucoup), qui fait qu’au bout d’un moment, l’articulation capitule et ça plie, ça se tord et ça couine. Et maintenant ? Certes, il va y avoir le kiné, le chirurgien, l’attelle, la cicatrice, les béquilles, et un peu la douleur. Mais ça, c’est pas de l’exceptionnel, ça fait partie du jeu. Mais c’est après. Comment faut faire ? Parce que mine de rien, ça faisait 30 piges que tous les ans au mois de septembre, y avait la nouvelle licence pour la nouvelle saison. Qu’est-ce qu’on peut faire, quand on peut plus faire ? Là, le mec, il se pose des questions. Finir le garage ? Poser le portail ? Ok, mais c’était question rugby qu'il i se demandait ce qu’il allait devenir. Educateur ? Entraineur ? Dirigeant ? Bénévoles au club-house ? Il sait pas trop. Le seul truc qu’est sûr, c’est qu’il a pas vraiment envie de couper ni avec le rugby, ni avec le club. Par contre, à part être supporter, il ne voit rien d’autres qui pourrait éventuellement l’intéresser. Alors il réfléchit, vautré dans son canapé, devant un pauvre match de Top 14 sans intérêt. Quand tout à coup, un frisson lui parcourt l’échine, une sueur froide l’envahit, une idée fulgurante vient de lui traverser l’esprit. S’il faisait arbitre ? Quand il voit l’autre dans la télé, avec ses 60 kg tout mouillés en train d’expliquer à deux gros d’au moins 130 bornes comment se tenir en tronche, il se dit que lui, avec son expérience, ses oreilles double-face et sa cabine taillé au burin, ça m’étonnerait bien qu’on lui fasse la cerise et qu’on lui explique comment ça marche. Il aurait la légitimité. Arbitre, quelle drôle d’idée. Et puis finalement, il a repris une bière, et le match de la télé s’est un peu emballé. Assez pour que cette sotte idée lui sorte de la tête. On l’a échappé belle !
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 25.11.22 13:17
L’hôtel du samedi soir
Aujourd’hui pour changer un petit peu, on va parler de clubs pas tout à fait professionnels, mais quand même assez pour partir le samedi quand le match du dimanche est super loin. Et du coup, on va surtout détruire une bonne vieille légende qui raconte que ces soirées entre coéquipiers, le samedi soir n’est que débauche, bringue et n’importe quoi… Parce que malheureusement la vérité est loin de tout ça. Déjà, partir la veille, ça veut dire : faire une croix sur tout un weekend pour un match de 80 minutes.. Et puis l’hôtel…. En général, le dirigeant qui réserve est un vieux malin, qui est à la fois près des sous du club et à qui on l’a fait pas (ou plus). Résultat : il trouve un hôtel pas trop cher et assez loin de toute vie sociale, culturelle et donc festive. Un hôtel pour VRP de semaine, placé bien souvent dans une zone commerciale ou industrielle en banlieue de la ville qui nous reçoit. Pas de trace de vie un samedi soir, à plusieurs kilomètres à la ronde. Un véritable bonheur. Avec, comme possibilité d’animation, le choix entre lire un vieux Paris-Match qui va t’expliquer pourquoi Ségolène Royal peut battre Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles de 2007 et un distributeur de boissons chaudes à 1 euros 50 ou la seule fantaisie proposée reste la soupe de tomates tiède. Alors on retourne aux bases et on ressort le bon vieux jeu de cartes, qu’il soit de belote ou de tarot pour des parties endiablées qui peuvent durer jusqu’à des…..pfoulala, 23 heures au moins. C’est la folie pure, la transe totale. Et s’il arrive de jouer un peu d’oseille on peut même perdre la prime de match du lendemain, qu’on n’était même pas sûr de gagner. Quelques audacieux qui n’aiment pas forcément les jeux de cartes se retrouvent à plusieurs dans une chambre pour regarder ensemble le match du soir qu’il soit de foot ou de rugby. Des fois, quand ça veut vraiment rigoler, ils doivent se contenter d’un match de football de National chopé sur une chaine câblée locale parce que vous croyez quand même pas qu’on prend des hôtels avec Canal. Faut pas non plus dépenser trop. Et enfin, au bout de la nuit (genre 23h30), tout le monde va se coucher. Même ces grand deuxièmes lignes qui auront les pieds qui dépasseront d’un plumard pas du tout conçu pour ce genre de gabarit. Et les piliers devront, quant à eux, se contenter des 90 cm de largeur d’un pucier tout juste assez solide du sommier pour pouvoir s‘y prétendre à l’aise. On tentera malgré tout de dormir un peu, en compagnie d’un coéquipier qu’on aimait plutôt bien avant, mais qui avait oublié de signaler qu’il était un gros ronfleur… Et le lendemain, après un petit déjeuner plutôt sympa, on se retrouvera sur le parking de l’hôtel pour un réveil matinal et musculaire fait de répétitions de combinaisons en touche et de petites passes entre trois-quarts. Pendant tout ce temps, là-bas chez nous, ceux et celles qui nous aiment, doutent, se méfient et pensent qu’on s’est encanaillés comme des vauriens et qu’on adore ce genre de moment… La vie est injuste..
Dernière édition par Iffic le 29.11.22 15:16, édité 1 fois
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 29.11.22 15:15
Selon que tu sois…….
Un Dimanche après-midi, quelque part au bord d’un stade. « Une belle charogne, un beau voyou !! T’es fier de toi espèce d’ordure ? Regarde-le comme il fait le malin. T’as de la chance. Tricheur ! Et vas-y que je rentre par les côtés, que je retiens notre gars par le maillot, que je parle avec l’arbitre !!! Voyou ! Charogne ! Non mais, c’est pas possible un mec pareil ! Il a 20 ans de retard. Ça se fait plus des choses comme ça. Tu te crois ou ? Sur un ring de boxe ? Ohhh, on n’est plus en 1950, ça se fait plus de mettre des tartes. Non mais regarde-le faire ! Il vient encore de mettre une pipe à notre talon ! Et l’arbitre qui dit rien. En plus, il nous nargue. Vois-le faire. Y en aura pas un qui le dessoudera ? On devrait plus en voir des joueurs comme ça sur un terrain de rugby ! Une ordure pareille ! Merci bien ! Oh tu peux être fier de toi. T’as de la chance, parce qu’à mon époque, t’aurais moins fait le malin. Tu peux rire, je serai sur le terrain, on se serait expliqué à l’ancienne, et t’aurais pas rigolé comme ça. Et vas-y, il retient encore notre 7 par le maillot. Putain, mais assommez-le. C’est pas parce qu’il fait 120 kilos qu’il craint pas les coups. On dirait qu’ils ont peur de lui. Ordure ! Voyou ! Charogne !!!!! » Un dimanche après-midi de septembre, la saison d’après. C’est beau quand même un guerrier comme ça. Un mec qui craint pas la grêle, qui se fait respecter, c’est primordial dans une équipe. Une bonne pioche ce deuxième ligne. On a bien fait de le faire signer, ça manquait de leader devant avec de l’expérience. Regarde-le comme il sait embobiner l’arbitre. Même lui il le respecte. Un beau joueur en plus. Il sait quand il faut ralentir les sorties de balle, retenir discrètement par le maillot un adversaire. Et paf ! T’as vu comme il a mis une poire à l’autre ? Propre, Nickel, ni vu ni connu, et l’autre maintenant, il compte les taupes. Du chouette boulot. Il va nous faire du bien celui-là pour voyager. C’est bien de l’avoir chez nous, il amène son expérience. Ça c’est un guerrier comme on n’en voit pas assez. Y en a plus beaucoup des comme lui, et c’est bien dommage…… Et voilà, c‘était un petit exemple d’une mutation réussie avec un zeste de mauvaise foi… Merci aux supporters pour me donner tout ce grain à moudre…
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 01.12.22 12:36
Rugby des prairies et des chants…
Le match va commencer et l’arbitre donne les dernières consignes. Le public est là, au plus prés des joueurs. Il peut même sentir l'huile de camphre dont se sont enduits les 30 acteurs. Supporters de toujours, passionnés, chauvins, curieux, venus prendre un bol d’air ou joueurs blessés. Ils sont tous là et peu importe le confort. Le père Noël aurait même pu venir, mais comme c’était un match de rugby masculin, on a préféré une mère Noël. C’est même elle qui donnera le coup d’envoi. La pelouse, n’en est pas une, c’est une prairie, avec ses mottes qui donneront des faux rebonds à un ballon qui maitrise déjà cette spécialité. Des feuilles mortes recouvrent le tout. Joie de l’hiver, du vent et d’un stade champêtre. Les joueurs n’ont pas tous le même short ni la même paire de chaussettes, mais c’est pas grave, tant qu’ils ont à peu près les couleurs de leur équipe. Y a le solide, le grand, le gros, l’ancien, le petit jeune, le casqué et l’énervé. Ils y sont tous et ils prouvent que la diversité dans le rugby, c’est pas une légende. Chacun y a sa place. Et puis il y a lui, perché sur sa chaise d’arbitre de tennis. A la fois speaker, cameraman, et maitre du score et des changements. Il est perché pour mieux voir. On lui a donné un parasol qui le protégera de la pluie ou du soleil en fonction de la météo. Il tiendra son rôle à merveille et rigolera des commentaires de certains journalistes de la télé qui se plaignaient hier de leur condition de retransmission. S’il avait leur adresse, il leur aurait bien envoyé une invitation, histoire de voir que son rugby à lui n’a besoin de pas grand-chose pour exister et que les 30 mecs qui vont s’affronter sont venus s’amuser le temps d’un après-midi. Ils se rentreront dans la quiche, se lutteront, s’éviteront et peut être même que quelques giflettes partiront. Mais peu importe, l’important c’est le jeu et les chants d’après match, tous ensemble et en chœur. En attendant le match retour.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 03.12.22 9:36
Et puis y a lui..
On le sait tous, le rugby est un sport d’hiver et varié (à 15, à 10, à 7, à 5….). Un sport fait pour tous. Même si le rugby de haut niveau demande quand même d’être plutôt affuté, celui de plus bas permet encore à tous gabarits de venir se faire plaisir. Bon, là, sur la photo, je suis pas sûr que le plaisir soit réel pour tout le monde. La joie de l’entrainement du vendredi soir en plein hiver. Ça grelotte à qui mieux mieux, ça rentre les mains dans les manches ou ça se les cale prés des roues, ça campe les oreilles dans la capuche et ça rentre la tête dans les épaules. Opération p’tit zizi pour tout le monde. Le groupe se resserre malgré tout auprès de l’entraineur. Les joueurs gèlent sur place et les plus fragiles s’imaginent déjà mourir d’hypothermie …. Et puis il y a lui : le Sylvain… Il comprend pas trop le principe des mains dans les manches, des capuches, des bonnets et autres fantaisies inutiles. Il sait pas trop à quoi ça sert. Lui, il est pas venu pour trier les lentilles, pour calibrer les bulles ou pour acheter du terrain. Il est là pour s’entrainer. Il s’impatiente même… Le ballon dans les pognes, il est prêt. Rien à foutre des conseils du coach, il veut jouer, courir, respirer le bon air, tomber dans cette bonne neige qui fait circuler le sang. Il regarde ses coéquipiers avec pitié. Rien que des douillets toujours à se plaindre pour la moindre bricole. Il les voit en train de mourir de froid, alors que franchement, un peu de neige et de vent n’a jamais tué personne. Il regarde l’ailier, frigorifié, à l’article de la mort, quasiment un pied dans la tombe. Alors que lui, si ça se trouve (vu que la photo est coupée), c’est dans une tong qu’il a le pied..…
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 03.12.22 9:52
Souvenirs, mais j'ai jamais été Lui...
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 05.12.22 11:23
Les maillots (vie de petit club)
Comme d’habitude, t’as les grands, ceux qu’ont réussi et qui jouent dans des grands clubs. Ceux-là n’ont pas besoin de se soucier de leur matériel et de leurs fringues. Tout est prêt quand ils arrivent à l’entrainement. Leurs affaires sont lavées, repassées, et peut-être même que leurs pompes sont cirées. En plus, ils ont ce qu’on appelle dans le milieu, une dotation. Toute la panoplie pour être sapé de neuf à longueur de saison. Les fournisseurs, qu’on appelle aussi équipementiers, misent sur un club en vue pour faire leur pub, et souvent ça marche. Les joueurs ont des fringues à foison et ça déborde de leurs armoires. Et puis t’as les autres, les petits clubs qui galèrent pour essayer de se faire payer du matos pour leurs licenciés. Entre la menuiserie machin, le bar du coin et la boucherie qui désosse, ils y arrivent tant bien que mal et réussissent souvent l’exploit d’avoir un jeu de maillot tout neuf pour la saison qui arrive. Mais, s’ils arrivent à être à peu près fringués de neuf, faut pas oublier d’entretenir tout ça pour que ça tiennent le plus longtemps possible quand même. Et pour éviter des frais supplémentaires de laverie, chaque joueur se voit désigner à tour de rôle pour laver les maillots après chaque match… Les quoi ? Les maillots ! Oh putain, les maillots, je les ai oubliés dans le coffre de la bagnole dimanche dernier ! La faute à la bringue. Alerte générale ! Du coup, les maillots ont mijoté 5 jours enfermés dans un sac étanche et dans le coffre d’une voiture. Bien collés les uns aux autres, ils forment un joli bouquet aux odeurs humides et suspicieuses. On est samedi et demain y a match. Urgence prioritaire, machine à laver au taquet, sèche-linge en surchauffe et balcon aux couleurs du club… Un bon samedi ou à défaut de repos bien mérité et de petite(s) bière(s) en regardant le match de top 14 sur Canal, l’étourdi a passé son temps à laver du linge, étendre du linge, plié du linge… Et le pire, c’est que les autres le lendemain, ils ne se sont rendus compte de rien. Comme quoi, y avait pas de raisons de s’affoler…
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 07.12.22 18:41
Le gel douche.
Vous êtes sûrement au courant : dans toutes les équipes, de tous les clubs, ben y en a toujours au moins un qui n’a JAMAIS de gel douche. Parce qu’il l’a oublié, parce qu’il ne pense jamais à en acheter, parce que ça lui coûte trop cher, parce que surtout, les autres, ils en ont tout le temps. Depuis le temps qu’on lui explique que le rugby est un sport collectif et qu’on doit et peut toujours compter sur ses coéquipiers, il se dit que ça doit marcher même pour se laver après un match. Et ça marche ! Vu qu’il est malin et qu’il voit bien que ça commence à en énerver quelques uns, il surjoue un peu le truc quand, après le match, il se retrouve à poil dans le vestiaire et qu’il fait semblant de chercher dans son sac : « ah merde, j’ai pas mon gel douche ! » Il le dit bien fort, pour que tout le monde entende. Les autres, font semblant de le croire et, une fois de plus, lui en prêtent un peu… Jusqu’au jour ou…. Là, ça se discute en groupe restreint. Dans le bus, au club-house, au bistrot, mais un groupe se forme du genre : groupuscule anti ceux qu’on jamais de gel douche. Ça calcule en douce, ça rouspète un peu et ça met une stratégie en place. Deux écoles s’affrontent alors : ceux qui seraient pour une méthode simple mais bien dégueu. Et ceux qui serait pour une action plus soft, mais beaucoup plus drôle. Pour la première solution, pas compliqué : On prend un flacon de gel douche vide, on pisse dedans et quand le gus demande si quelqu’un peut lui prêter un peu de gel douche, on lui refile le flacon et on attend le moment ou il se versera le liquide sur la tête. Efficace, rigolo et largement assez dégueulasse pour maintenir une réputation de rugbyman bourrin que rien n’effraie. Deuxième solution qui, même si à priori, semble plus soft et plus propre, n’en n’est pas moins beaucoup plus efficace et radicale : On prend toujours un flacon de gel douche vide, mais au lieu d’y mettre de l’urine, on y vide deux ou trois cartouches d’encre (je suis gentil, je vous laisse le choix de la couleur). Diluée avec un minimum d’eau, le résultat est à la hauteur des espérances, et au contraire de la solution première qui voit trop vite disparaitre le produit avec la douche, dans ce cas-là, l’encre une fois accrochée aux cheveux ou au visage a du mal à disparaitre et s’étend petit à petit sur tout le corps. Un beau spectacle qui peut durer longtemps.… On dit merci qui ? Merci Monsieur Rusigby.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 08.12.22 11:22
Cette méthode est utilisée par Ducuing, l'arrière de L'UBB. le flacon est rempli de ketchup ou de mayonnaise
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 09.12.22 12:50
Le protège-dents.
Et puis attention, vous avez vu, j’ai mis dents au pluriel, parce que normalement, un protège-dents doit être efficace pour tout le râtelier en cas de bonne tarte dans la gueule. D’ailleurs, si la tarte est bien dosée, le protège-dents permet de perdre toutes les dents en un seul coup. Du beau boulot ! Mais bon, obligatoire depuis quelques années, à cause des assurances qui faisaient la grimace, le protège-dents, comme son nom l’indique sert principalement à protéger les dents, mais pas que…Au fil du temps, il est aussi devenu objet de mode et on peut maintenant en avoir aux couleurs de son club ou avec un motif de son choix qui peut éventuellement faire rire l’adversaire. Dernièrement, j’ai même appris qu’il était aussi très utile pour le travail en mêlée et il permet de serrer très fort les mâchoires pour encore mieux se gainer lors de la poussée. Je sais, c’est un peu technique et justement, ce petit détail rassure les techniciens. Sinon, il est aussi très utile lors des temps morts et il occupe le joueur qui le mâchouille, le nettoie, le tombe dans la boue, le remet dans la bouche… Encore un grand moment d’hygiène et notamment en école de rugby ou les gamins, en plus de ça, s’amusent aussi à se les échanger pour voir s’ils sont tous pareils. Evidemment, le protège-dents peut aussi avoir des effets néfastes au beau jeu, quand, par exemple, le lanceur en touche, prêt à lancer, annonce la combinaison sans pouvoir l’enlever (il a le ballon dans les mains, et il lui faut forcément ses deux mains pour le tenir…. Il est talonneur, ne l’oubliez pas). Il annonce alors un mystérieux : « houmpf chouste, gleu » que seuls ses coéquipiers comprennent à peu prés.. Et puis, comme me le faisait justement remarquer Alain B, des vieux crampons de Provins, il faut savoir rester vigilant avec ces histoires de protège-dents quand on joue en vétéran. Parce qu’entre le protège-dents et le dentier, on a vite fait de se mélanger les ratounes, les uns des autres… Méfiance donc. Bref, le protège-dents fait partie de la panoplie du rugbyman moderne et semble évidemment indispensable, même si Gastounet, mon vieux copain des années 60 reste encore septique quant à son efficacité et me rappelait derniérement que : ‘f’est des conneries, fes protéves-dents, v’en n’ai vamais mis et fa m’a vamais manqué ! ».
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 13.12.22 11:14
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 20.12.22 10:02
Le pilier (tout court).
Certains diront que commencer par les piliers est parfait pour bien se moquer. Parce que c’est comme ça, dans le rugby, on aime bien se moquer des piliers. En même temps, c’est pas dans les autres sports qu’on peut s’en moquer, vu qu’ailleurs y en n’a pas, et surtout, ailleurs, ils en ont peur. Techniquement, il existe deux sortes de piliers : le gauche, pour tordre le pilier droit adverse. Et le droit pour tenir la baraque. Chacun a un rôle assez précis, mais si on s’intéresse au rugby même depuis longtemps et si on n’a jamais eu la chance de jouer pilier, on sait pas trop comment ça marche en mêlée, ni qui fait le boucher et qui fait le veau. Entre celui qui rentre trop tôt, celui qui rentre trop tard, celui qui baisse, celui qui pousse en travers à cause de l’autre qui le fait pousser en travers exprès, et celui qui a les épaules plus basses que le bassin (on se comprend), c’est toujours le mauvais pilier qui se fait sanctionner. Enfin, c’est surtout toujours le pilier de ton équipe qui se fait gauler. Une incompréhension totale ! Physiquement, il existe aussi deux sortes de piliers : celui qu’a pas eu le choix et qui a su dès sa tendre enfance qu’il finirait à la pile. Celui-là, mefia te, c’est du solide, du élevé sous la mère, du qui fait pas rire, du qui parle pas beaucoup, du qui se contente de son rôle en tronche et qui estime que le reste, c’est rien que du cinéma pour faire les intéressants. Et y a ceux qui n’ont rien vu venir. Je vous cache pas que ceux-là, c’est les mieux. Ceux qui sont devenus piliers sur un malentendu. En général, le malentendu arrive à l’intersaison, quand, à force de commander des Kebabs frites et que le Kebabier demande : « avec quelle sauce ? » et que notre gars répond : « toutes ! » Quand il reprend l’entrainement avec son numéro 2 ou 4 ou 6 dans le dos, l’entraineur vient le voir et lui parle de reconversion, de « un peu juste sur certains postes » de gagner du temps de jeu, de « tu seras quand même plus utile ici » . Là notre grassouillet comprend que s’il veut jouer, va falloir mettre de la vaseline sur les tempes, et il accepte en se disant secrètement qu’il va devoir sérieusement penser à entamer un régime. Malheureusement, depuis quelques temps, le pilier local a du mal à percer à haut niveau et se voit assez souvent remplacer par quelques pilierdroitschvili ou piliergauchadze solides des reins et plutôt fiables. Nos piliers du cru, maintenant qu’il est interdit de boire le sang de l’adversaire et de manger des poulets vivants, ont vraiment du mal à se faire une place. Pourtant, historiquement, nos solides pilars venaient souvent de régions rurales et aimaient garder cette image de bourrus, mangeurs de viande. Mais pour cette confrérie secrète, le début des années 2000, fut vécu comme une très grande catastrophe et une immense injustice. Leur monde s’est quasiment écroulé quand quelques margoulins en mal de reconnaissance imposèrent le maillot moulant à l’ensemble des équipes. Adieu maillot en coton capable de dissimuler quelques formes trop en forme. C’est donc à cette époque qu’on parla aux piliers de diététique, de musculation et d’explosivité. Un vrai scandale, car jusqu’alors, nos indispensables petits gros se contentaient de soulever quelques sacs de patates de 50 kg pour s’en aller ensuite les manger entre eux. Mais maintenant, c’est plus possible, Fabien, il veut plus, il dit que c’est pas club.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 27.12.22 10:34
L'ailier de la réserve Le rapide fin et racé ? L'autobus qui fonce tout droit? Le technicien roi du cad deb? Rien de tout ça! On va plutôt parler de l'autre. Celui qui est presque tout ça à la fois, mais pas tout à fait : L'ailier de la réserve. Et si vous connaissez le rugby qu’à travers le top 14, laissez tomber cette chronique parce qu’autant vous le dire tout de suite, ailier en réserve, c’est pas le poste qui fait le plus rêver. Déjà parce que c’est en réserve, et que même si c’est pas la honte de jouer en réserve, faut quand même savoir que les coéquipiers de l’ailier en réserve sont aussi réservistes et surtout que le match a généralement lieu dans l’anonymat le plus complet aux alentours de 13h30. A la limite, s’il joue à la maison, ça peut passer. Mais le pire pour l’ailier de la réserve, c’est de jouer à l’extérieur, et en hiver. Là, c’est le kif assuré et la garantie d'avoir une carte fidélité à vie au club SM le plus proche. Il voit pas une gonfle de l’après-midi, et même en mettant sa tête dans les épaules et ses mains dans les manches, il se frigorifie à vue d’œil, si bien que quand par miracle lui arrive un ballon, il n’arrive plus à bouger les doigts et c’est l’en-avant assuré. On aura qu’à dire que c’est le métier qui rentre. Et s’il a en plus la chance de se retrouver côté opposé aux tribunes, il pourra bénéficier des conseils avisés et imagés des spécialistes de la main courante et du vin chaud. Le bonheur total. Physiquement, l’ailier de la réserve est justement plutôt réservé. On le met à l’aile pour qu’il se fasse les cuisses. Pourtant, quand à l’entrainement, le coach explique la combinaison qui va obligatoirement marcher, c’est lui qui doit finir le boulot et marquer l’essai de la victoire. Au tableau, c’est impec : le neuf passe au dix qui fait une sautée sur le treize pendant que le douze sert de leurre. Ensuite, le treize décale l’ailier qui va marquer tranquillement entre les perches. En vérité ça marche rarement, voire jamais et l’ailier de la réserve attendra donc le prochain entrainement pour espérer toucher le ballon. Car l’ailier de la réserve a aussi la particularité de rester optimiste quoi qu’il arrive et il sera toujours présent aux entrainements. On peut vraiment compter sur lui, et des comme ça, il en faut toujours pour le bon fonctionnement d’un groupe. Il rêve secrètement d’être au moins une fois remplaçant en première, et si cela arrive, il cache sa joie quand ses coéquipiers viennent le féliciter. il n’oubliera d’ailleurs pas d’acheter le journal du samedi pour pouvoir y lire son nom avec une certaine fierté. Sans conteste possible, l’ailier de la réserve n’a que des qualités si on excepte le coté rugby, mais quand par malheur il est absent, il manque un peu…. Des fois, quand il est présent, il manque aussi, mais là, c’est une autre histoire…
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 29.12.22 9:45
Le demi de mêlée
Espiègle, vif, teigneux, meneur d’hommes, éjecteur, passeur, malin, cornac, stratège, lien entre les gros et les gazelles, nanani nanana… En un seul mot (de deux mots) : CASSE-COUILLES ! Voilà, c’est dit ! Et, pas de panique ni de jaloux, le demi de mêlée à cette faculté extraordinairement extraordinaire d’être casse-couilles aussi bien avec ses coéquipiers qu’avec les adversaires. Parce que c’est bien beau tous ces compliments pour le demi de mêlée, mais la vérité n’est pas toujours aussi belle que la littérature. C’est pile poil la différence entre la pratique et la théorie. Parce qu’en théorie, oui, un demi de mêlée peut être tout ça à la fois. Mais dans la pratique, il est surtout casse-couilles. Il arrête pas de brailler, de lever les bras au ciel, de montrer les hors-jeux à l’arbitre, de pleurer parce que machin bloque le ballon, de faire des feintes de passe que même nous ça nous surprend plus depuis longtemps, ou de tenter le départ au ras sans prévenir. Et surtout, c’est en général le demi de mêlée qui déclenche les hostilités, comme ils disent dans le poste. C’est lui qui, quand l’entraineur demande de temporiser et de trouver une touche, joue la pénalité à la main ou va péter dans un gros qu’est pas à 10 et que ça énerve. C’est lui qui déclenche les bagarres en faisant croire qu’il est mort. Rassurez-vous quand ça arrive, sachez quand même que c’est pas parce que le demi de mêlée est casse-couille qu’il est forcément idiot. Avant de déclencher une générale, il prend quand même le temps de vérifier si ses gros ne sont pas trop loin. Il veut bien participer à une générale, à la limite en être l’initiateur, mais il lui faut des garanties. Il veut bien poser une boite, mais à la régulière… par derrière. Ou alors une pichenette en sautant par-dessus ses avants. S’il a pas toutes ses garanties, il reste calme , il ne bougera pas une oreille et se contentera de brosser l’arbitre dans le sens du poil. Et là, je vous parle que du côté rugby pur, parce qu’au niveau sortie culturel, quand le samedi soir au bal du village, il va boire une petite bière avec ses coéquipiers , devinez qui c’est qui fout la zone et qui se barre discrètement quand tout se relève ? Mais oui, vous avez bien deviné. Demi de mêlée : l’insupportable stratège incompris, dont on pourrait facilement se passer.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 30.12.22 20:32
Ça me rappelle Papy Save et Senac dans les bals. L'un cherchait la merde, l'autre calmait tout le monde
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 31.12.22 9:00
En cette fin d'année qui aura été grandiose pour Monsieur Rusigby, je vous remets pour le plaisir, une chronique écrite en 2017, et qui restera celle qui aura été la plus lue, la plus partagée, la plus commentée, la plus demandée aussi.. Parce que le rugby, comme beaucoup d'autre sports est ouvert à toutes et à tous..
Numéro 21
- Hé M’sieur RusIgby, je peux jouer avec toi ? - C’est toi qui me parle, petit bonhomme ? - Oui M’sieur, je veux jouer au rugby. - Qu’est-ce qui t’en empêches ? - Les autres, m’sieur ! Ils disent que comme je suis pas comme tout le monde, je peux pas jouer au rugby. - ???? Tu peux pas jouer, parce que t’es pas pareil ? Et pourquoi t’es pas pareil d’abord ? - Parce que je suis mongolien…enfin trisomique si tu préfères. - Ok ! Alors, prends le maillot avec le numéro 21, et viens avec moi, et on va voir si t’es différent ou pas pareil. A l’école de rugby, on commence tous par le début et après, quand tu seras grand, on tâchera de s’adapter à ta différence. De toute façon au rugby, y a que ça : des différents. T’as des grands maigres, des petits gros, des petits maigres, des grands gros, des moyens maigres, ou des moyens gros. T’as aussi des filles, des vieux, des sur des fauteuils. T’as du rugby à 15, à 13, à 12, à 10, à 7 et à 5. T’as du rugby à plaquer, du rugby à toucher, du rugby flag. Alors, ça m’étonnerait bien qu’on va pas te trouver un rugby fait rien que pour toi et tes potes. - Un rugby pour des comme moi ? Un rugby où je pourrais plaquer, marquer des essais et me rouler dans la boue ? - Ha non ! Tu ne pourras plaquer, marquer des essais ou te rouler dans la boue. Tu devras plaquer, marquer des essais et te rouler dans la boue, c’est pas pareil. - Et les autres, ils seront comme moi ? - Y en aura. Mais y aura aussi d’autres différents, avec d’autres handicaps, d’autres histoires. Et avec eux tu formeras une équipe. Et quand tu te seras bien entrainé, tu feras des matchs contre d’autres équipes qui auront fait comme vous de leur côté. - Mais on va se moquer de nous, parce qu’on sera jamais aussi bon que les autres, les normaux. - Vous serez largement assez bons pour prendre du plaisir à vous rentrer dans la quiche. Si t’as compris ça, t’as tout compris. Pis de toute façon les autres, les normaux comme tu dis, on s’en fout. Ils peuvent bien dire ce qu’ils veulent, de toute façon, ils seront pas sélectionnés pour jouer dans votre équipe. On leur dira qu’ils ont pas le niveau, ou qu’ils sont trop normaux. - Ok M’sieur RusiIgby, ça me va comme idée. On commence quand ?
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 31.12.22 10:29
Bon réveillon… Celle-là, je vous la mets aujourd’hui, comme ça vous pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant. Parce qu’on la connait la musique. Déjà, juste avant la trêve, quand au dernier entrainement, l’entraineur a bien rappelé aux joueurs de ne pas trop faire d’excès, tu penses bien que les gus, ont tous juré la main sur le cœur qu’il n’y avait pas de risques. Les plus rigolos ont même rajouté qu’ils avaient prévu deux ou trois footings de maintien de forme. Carrément ! L’entraineur a fait comme s’il avait rien entendu, ça lui a évité un fou rire malvenu. Et puis il y a eu Noel, le réveillon, le 25, avec ses cinq ou six heures d’apéro cumulés, les retrouvailles avec la famille qu’on voit pas souvent, les repas interminables et ses petits milliers de calories récoltés qui n’ont malheureusement pas permis d’aller courir le lendemain (trot tôt, trop froid, trop loin, trop pas envie). La semaine a manger les restes, à aller voir tonton Machin, Tata Bidule (celle qui cuisine pour un régiment). Et le réveillon du 31 est gentiment arrivé. Rien de spécial de prévu. Juste une petite bouffe entre copains…. Mais petite + bouffe + copains, sincèrement, ça colle pas du tout. Surtout petite, là, ça va vraiment pas avec le reste. Et badaboum.. Pas vu le temps passé, pas compté le nombre de canons, pas compris cette histoire de déjà se souhaiter la bonne année, alors qu’on en est encore qu’au début du repas. Pouf, on en profite pour un premier trou normand : un coup de calva, une petite poire, et on vide tout le verger. On remange, on se ressert, on parle rugby, on était les plus forts, on regoute à la prune, on se prend pour des pirates et on torpille le rhum, on enchaine sur le champagne et…Ah tiens ça y est il fait jour. Re bonne année tout le monde, il doit bien y avoir un bistrot d’ouvert, on va pas se quitter comme ça… Sinon lundi ? Salut coach, comme prévu, on a été super sérieux…
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 06.01.23 18:46
La dotation.
Evidemment, chez les pros, y a tout ce qu’il faut. Chaque club a un spécialiste de tout et peut s’offrir tout un tas de matériel de cuisine chirurgicale pour connaitre parfaitement chaque joueur : pince à gras pour calculer au millimètre prés le tour de bide, balance ultra sophistiquée et précise qui te calcule tout en rien de temps, toise magique pour la taille. Les centres d’entrainement deviennent des véritables laboratoires ou il n’y a plus moyen de tricher. Et chez nous autres, les petites gens du rugby amateur, rien de tout ça. Tu penses bien qu’on n’a pas les moyens de s’offrir des biologistes, biochimistes, et encore moins la panoplie parfaite du petit diététicien. Alors, on n’a pas le choix et on fait confiance. Si le mec te dit qu’il fait 105 kg avec une masse grasse de 20, crois-le. Ou au moins fais semblant de le croire. Mais pour tenter quand même de se rapprocher des pros, on a inventé un truc qui marche bien, qui fait plaisir aux joueurs : la dotation. Qu’est-ce que c’est encore que cette nouveauté, se demanderont les anciens qu’on jamais eu le droit à ça ? La dotation est, ce qu’on appellerait à l’armée, le paquetage, mais comme on n’est pas des bidasses, on dit dotation. Des fringues, du matos pour chaque joueur, histoire de passer pour un club sérieux quand on va jouer à l’extérieur. On sait tous comment ça marche, quand l’équipe arrive chez les autres, elle est groupée. Les joueurs sont tous fringués pareils : survêtement, polo, casquette et sac de sport aux couleurs du club. Au début, ça impressionnait, mais maintenant que tout le monde fait pareil, ça fait juste défilé de mode. Et quelle mode ! Et surtout quels mannequins ! Parce que c’est là qu’on revient à l’histoire de la pince à gras et tout le cirque. En début de saison, quand c’est le moment de commander la dotation, les joueurs doivent forcément donner leurs vraies mensurations. Y en a qui assument. Mais y en a qui s’entêtent. T’as le deuxième ligne d’1m95 à qui tu commandes un futal pour un deuxième ligne d’1m95 et qui une fois sur lui, trouve que ça taille un peu grand. Sans blague ! On n’avait juste pas compris que les 1m95, tu les faisais en comptant les talons aiguilles. En général, les plus gros sous estiment leur vrai gabarit, et les plus rachetos annoncent une bonne taille au-dessus, en gardant toujours l’espoir de prendre du coffre pendant la saison. Du coup, avant les matchs, tu vois les petits s’échauffer en s’entravant dans des teeshirts deux fois trop grands pendant que les gros, quasi en apnée, sont compressés dans leur teeshirt parfait pour un contre la montre. Chez nous c’est comme ça que ça marche. Mais j’ai regardé chez les autres, c’est pareil et surtout, c’est tout aussi rigolo.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 11.01.23 11:41
le soutien.
Mercredi, jour d’entrainement pour à peu prés toutes les équipes qu’elles soient amateurs ou pro et pour toutes les écoles de rugby. Ça va surtout travailler la technique individuelle et collective et, comme toujours les entraineurs et éducateurs vont hurler sans cesse : « Soutien ! » Parce que c’est comme ça que ça marche : le soutien est la base de tout. Si tu peux pas compter sur les autres, tu te fais dessouder direct. Le soutien est utilisé à toutes les sauces : soutien dans l’axe, soutien offensif, soutien défensif, soutien au porteur de balle, soutien proche, soutien à proximité. Soutien partout et tout le temps. Un vrai sport collectif. Et ce mot de soutien va être utiliser, rabâcher sur tous les terrains de rugby cet après-midi et ce soir. Soutien, soutien, soutien, encore et toujours. Et pour vous dire comment que c’est important le soutien, Monsieur Rusigby va en rajouter quelques-uns, qui me semblent bien plus important que les soutiens cités plus haut. Soutien entier et total à Mathias, pour ton combat qui sera sûrement long, mais que tu vas gagner, parce que c’est comme ça que ça va se passer. Soutien aux profs des sections de rugby scolaires mis devant le fait accompli. Et soutien franc à Baky qui vit des moments qu’on pensait d’une autre époque. La bise à tous, et c’est ensemble qu’on gagnera tous ces injustes combats.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur 13.01.23 19:05
La composition.
Souvent, c’est le vendredi soir que l’entraineur annonce l’équipe. Il réunit ses joueurs et épèlent les noms qui seront sur la feuille. Les explications, si explications il doit y avoir se donneront en privé, entre quatre z’yeux. Il y aura forcément des heureux et des déçus, mais c’est le jeu ma pauv’Lucette. Des fois même, l’entraineur lui-même est déçu et aurait peut-être préféré mettre Untel à la place de Bidule, mais il pouvait décemment pas le faire à cause de plein de trucs qui rentrent en jeu. Et justement, ces trucs qui rentrent en jeu, les supporters ne les voient jamais. Eux, ils se contentent de regarder les matchs et de juger les joueurs sur ce qu’ils voient pendant 80 minutes. Pas plus. Ils contestent telles titularisations sans être vraiment au courant du pourquoi (et surtout du pourquoi pas). Mais l’équipe du dimanche, elle se construit au mieux dans la semaine qui précède et des fois même, dans les semaines qui précédent. L’entraineur doit jongler entre les absents, les mecs en forme, les investis, les branleurs, ceux qui doivent souffler un peu, les aléas familiaux de certains, et les points forts du futur adversaire. Un vrai casse-tête qui ne plaira forcément pas à tout le monde. Aligner un mec hyper sérieux à l’entrainement, mais peut-être moins fort qu’un autre qui s’entraine au minimum peut permettre au premier de progresser et de se voir récompenser de ses efforts et au deuxième de sortir un peu plus les doigts d’où je pense (et que vous pensez aussi). Ne pas titulariser Machin qui a été super bon la semaine d’avant, veut peut-être dire que Machin justement n’était pas à l’entrainement de la semaine. Être juste, être censé, et surtout composer la meilleure équipe possible, même si celle-ci n’est pas faite des meilleurs joueurs. Mais faut sûrement avoir été entraineur pour s’en rappeler tout le temps . Bon weekend et bon match à tous.
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Sujet: Re: Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur
Cadeau !! Monsieur Rusigby, la plume des coulisses du rugby amateur
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